David Leisterh a annoncé sa démission, mardi. © Belga

David Leisterh démissionne: «Je ne veux plus être complice d’un système qui finit par empêcher l’action»

Sylvain Anciaux

David Leisterh, formateur bruxellois et président du MR bruxellois, annonce sa démission ce mardi soir.

C’est la fin d’un rêve né il y a plus de quinze ans, et arrivé si proche de son accomplissement pour David Leisterh. Le Boitsfortois se retire de sa mission de formateur dans les négociations bruxelloises, et démissionne également de son poste de président du MR de Bruxelles. «Depuis ces élections, j’ai tout donné pour tenter de former un gouvernement à Bruxelles. Seize mois de discussions, de compromis, d’efforts sincères. Mais aujourd’hui, il faut le reconnaître: nous n’y sommes pas parvenus.»

Dans un texte communiqué au Vif quelques minutes avant sa publication sur les réseaux sociaux, David Leisterh dit prendre sa part de responsabilité. «Mais je crois aussi que notre système politique, tel qu’il fonctionne aujourd’hui, ne permet plus de répondre à l’urgence bruxelloise. Trop de blocages, trop de calculs, trop de peur de poser les actes nécessaires, même quand on sait qu’ils sont indispensables.» Contacté, l’homme politique dit être nourri par une multitude de sentiments allant de la tristesse au soulagement, en passant par le saut dans le vide. «Quant à la rancœur, elle se construira peut-être par après.»

«Je croyais qu’il fallait absolument envoyer un signal de confiance à l’Europe, aux marchés, et surtout aux Bruxellois. Mais ce cap n’a pas été partagé par tous.»

Dans des négociations budgétaires depuis un mois, en dépit de pouvoir créer un gouvernement bruxellois riche d’une majorité aussi bien néerlandophone que francophone, David Leisterh a constaté le noeud inextricable auquel il faisait face. «Non pas pour un poste, mais parce que je croyais qu’il fallait absolument envoyer un signal de confiance à l’Europe, aux marchés, et surtout aux Bruxellois. Mais ce cap n’a pas été partagé par tous. Je ne veux plus être complice d’un système qui finit par empêcher l’action. Et je crois qu’à un moment, il faut savoir dire stop. Je ne suis pas là pour m’accrocher.»

Le désormais ex-formateur bruxellois est apparu épuisé ces dernières semaines, et il concède la pression qui a pesé sur lui et sa vie de famille. «Aujourd’hui, à 41 ans, j’ai pris la décision de me retirer de la vie politique régionale pour me concentrer sur ma commune.» Sur le plan politique, David Leisterh reste désormais (uniquement) bourgmestre de Watermael-Boitsfort. «Cette décision est difficile. Très difficile. Mais je la prends avec la conviction qu’elle peut, peut-être, réveiller quelques consciences et aider à sauver Bruxelles.»

Les négociations pour la formation d’un budget et d’un gouvernement bruxellois sont désormais officiellement au point mort, plus de 500 jours après les élections. Le MR ne débranche pas la prise pour autant, mais on ignore pour l’heure l’identité du futur formateur. Valentine Delwart, Georges-Louis Bouchez ou quelqu’un d’autre ? Les paris sont ouverts.

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