David Clarinval, ministre fédéral de l'Emploi

David Clarinval présente (enfin) ses excuses: «La diversité est un atout pour notre société» mais…

Une semaine après avoir tenu des propos «discriminatoires ou au relent raciste», le ministre fédéral de l’Emploi, David Clarinval (MR) a présenté ses excuses face à la Chambre des représentants.

Le 29 octobre, au micro de Bel RTL, le ministre fédéral de l’Emploi confondait la nationalité et l’origine pour parler des exclus du chômage. «57% des personnes qui seront exclues du chômage sont non belges», disait-il. En réalité, c’est plutôt 19%. Les 57% concernent les personnes d’origine étrangère, dont la plupart sont belges, comme le roi Philippe avec ses origines espagnoles.

Face au Parlement, David Clarinval (MR) reconnaît ce qu’il qualifie d’erreur, tout au plus: «Je comprends que cette expression maladroite en radio ait pu choquer et je présente donc mes excuses. Ceux qui me connaissent savent qu’il n’y avait aucune intention délibérée de ma part d’engendrer une polémique, comme j’ai malheureusement pu le lire et l’entendre.»

Il ajoute: «Depuis le premier jour de ma carrière politique, j’ai toujours eu à cœur de défendre les valeurs que sont la liberté, la tolérance, la démocratie et la libre-pensée. La diversité est un atout pour notre société

Invité à réagir sur Bel RTL, David Clarinval affirme qu’il «a répondu trop rapidement. Je reconnais avoir verbalement commis une erreur. Mais certains ont extrait un morceau d’une phrase de cet entretien radio, et l’ont placé hors contexte, pour en faire un procès d’intention. Je regrette que certains préfèrent jouer sur les mots plutôt que de débattre sereinement de la réforme du chômage.»

Des excuses, mais…

Des excuses attendues et réclamées qui peinent à convaincre le Parlement à l’unanimité. David Clarinval a choisi d’introduire un «mais» dans son mea culpa, et ce dernier n’est pas passé inaperçu. En rhétorique politique, l’utilisation d’un «mais» dans une tirade s’appelle «une fausse concession ou concession apparente.» Tous les linguistes s’accordent sur cette base de la rhétorique: «Tout ce qui est dit avant “mais” est en réalité destiné à être ignoré par celui qui parle, et tout ce qui vient après “mais” devrait, lui, être ignoré par celui qui écoute», théorise ainsi Oswald Ducrot, père de l’argumentation linguistique.

Exemple encore plus courant: «Je ne suis pas raciste, mais…»

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