Dette FWB
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La dette de la FWB risque d’atteindre 21,6 milliards d’euros d’ici 4 ans

A politique inchangée, la dette de la Fédération Wallonie-Bruxelles devrait augmenter de 7,35 milliards d’euros d’ici 2029, et atteindre 150% de ses recettes.

En déficit chronique depuis des années, la Fédération Wallonie-Bruxelles a accumulé une lourde dette. Fin 2025, celle-ci s’établira à 14,25 milliards d’euros, soit 105 % de ses recettes, selon des chiffres présentés lundi en commission du Budget du Parlement de la FWB.

A politique échangée, cette dette atteindra même 21,6 milliards d’euros, soit 150 % des recettes de la Fédération, selon les projections de l’Agence de la dette, un organe qui relève de l’administration de la FWB. Selon ses estimations, la charge d’intérêts supportée doublera également sur la même période. Cette année, les intérêts payés par l’entité se chiffreront à 294 millions d’euros, soit 2,2 % des recettes de la FWB. D’ici quatre ans, ils pèseront 4,2 % des recettes.

La présentation de ces chiffres en commission a été suivie par la présentation du rapport du comité d’experts désignés par le gouvernement pour réaliser l’état des lieux de la situation financière de la FWB et formuler une série de pistes pour l’assainir.

Devant les députés, Pierre Crevits, qui présidait ce groupe d’une dizaine d’économistes, a répété le « risque d’emballement » de la dette de l’entité francophone, et la charge croissante des intérêts à rembourser. « Aujourd’hui, la charge de la dette se monte à 300 millions d’euros par an. En 2029, elle sera de 600 millions d’euros, et de 1,2 milliard en 2040″, a souligné l’économiste, actuellement CEO de Dexia. « On va entrer dans un effet de boule de neige si l’on n’agit pas rapidement pour (réduire le) déficit », a-t-il ajouté lors d’un long débat avec les députés tant de la majorité que de l’opposition.

Agir vite pour éviter des mesures plus dures

Ces derniers ont assailli le président du comité de questions sur le mandat précis que le groupe avait reçu du gouvernement, la méthodologie d’analyse utilisée, ainsi que sur l’opportunité des mesures d’économies avancées, ou l’absence d’étude d’impact sur les secteurs et la société en général. « Nous ne sommes pas déconnectés de la société. Bien sûr que nous nous rendons compte de l’impact (des mesures proposées), s’est défendu M. Crevits. « Mais il faut agir vite, sinon il faudra prendre des mesures plus dures encore que celles proposées aujourd’hui ».

Ce comité d’experts a remis, mercredi dernier, un rapport d’une quarantaine de pages présentant les (sombres) perspectives budgétaires de la Fédération, tout en suggérant un éventail de mesures pour les améliorer. Ceux-ci suggèrent entre autres de relever le minerval dans l’enseignement supérieur, d’augmenter la charge horaire de certains enseignants, de mettre fin au régime de fin de carrière des profs, ou encore de revoir les frais réclamés aux parents dans les crèches subventionnées. Leur rapport a provoqué un cortège de réactions inquiètes, voire hostiles.

La publication des chiffres de l’agence de la dette, ainsi que le rapport du comité d’experts, interviennent alors que le gouvernement de la FWB a entamé son conclave budgétaire. La majorité MR-Engagés a affiché son ambition de réduire le déficit de la FWB de 300 millions d’ici 2029, un effort jugé toutefois encore insuffisant par le comité d’experts, qui recommande au gouvernement d’accentuer l’effort vu la situation.

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