Après le retrait de David Leisterh de la vie politique régionale, Georges-Louis Bouchez doit trouver un remplaçant au poste d’hypothétique ministre-président de la région bruxelloise. BELGA PHOTO BENOIT DOPPAGNE © BELGA

Après la démission de David Leisterh, qui peut (et veut) encore devenir ministre-président à Bruxelles? Voici les noms qui circulent

Sylvain Anciaux

David Leisterh ne sera pas ministre-président bruxellois. Son parti, qui avait tout misé sur lui, doit lui trouver un remplaçant. Plusieurs noms circulent (déjà) en coulisses.

En renonçant, mardi, à un rêve qu’il s’était bâti depuis quize ans –à savoir devenir ministre-président bruxellois– David Leisterh (MR) a relancé les dés d’un jeu politique qui n’amuse plus personne. Son président de parti et meilleur ami, Georges-Louis Bouchez, a rapidement annoncé qu’il le remplaçait en tant que formateur bruxellois. Le Montois veut remettre les six partis (MR, PS, Les Engagés, Groen, Vooruit, Open VLD) en ordre de marche et faire plier les socialistes sur leurs (dernières?) lignes rouges.

S’il y arrive, l’alliage ne sera pas pour autant (suffisamment) majoritaire pour mettre sur pied un gouvernement de plein exercice. Puis quand bien même Georges-Louis Bouchez parviendrait à résoudre ce deuxième casse-tête, il devra trouver un nouveau ministre-président…

A moins que le MR n’en veuille plus. Il se murmure parfois dans les rangs libéraux que la plaisanterie a assez duré et que l’urgence est d’abord à l’élaboration d’un budget permettant de sauver Bruxelles de la faillite, de verser des salaires, et puis «basta». Dans une telle configuration, la main reviendrait au PS qui devrait ensuite former une majorité avec Les Engagés, Ecolo ou DéFI. Aucun de ces partis ne ferme la porte à l’idée. Mais c’est un tout autre débat.

Vincent De Wolf, Valentine Delwart, Bernard Quintin…

Au sein du MR, tous les yeux sont tournés vers Georges-Louis Bouchez qui a justement dédit ceux de son parti qui envisagent de renoncer à la participation gouvernementale, ce midi à La DH. «Pour nous, il n’y aura pas de budget sans accord de gouvernement.» Et le carrousel se relance. Georges-Louis Bouchez est connu pour sortir de sa botte magique des personnalités auxquelles personne ne s’attend (à l’image de Bernard Quintin, Hadja Lahbib, Adrien Dolimont ou Eléonore Simonet par le passé). Les hypothèses à venir sont donc à prendre avec des pincettes.

Alors que David Leisterh venait à peine d’annoncer sa démission mardi soir, certains noms ont déjà été mentionnés dans des groupes WhatsApp du MR comme candidats au poste de ministre-président bruxellois. Celui de Vincent De Wolf, notamment. L’historique bourgmestre d’Etterbeek est connu pour sa diplomatie et sa longue carrière au sein de la politique bruxelloise. Il connaît tout le monde, sait s’entendre avec les socialistes et a exercé pendant 25 ans (1999–2024) comme député. Cette piste a toutefois peu de chances d’aboutir. Certains estiment que Vincent De Wolf est de l’apanage du MR du passé, voire même de centre gauche, et qu’il n’incarne pas le changement promis lors de la campagne électorale, malgré ses 7.560 voix au scrutin régional, qui le placent dans le top cinq de sa liste (derrière David Leisterh, Hadja Lahbib, Anne-Charlotte d’Ursel et Françoise Schepmans). «La négociation d’un gouvernement est une compétence directe du président à qui j’assure mon total soutien en mettant bien sûr mon expérience à son service», réagit sobrement le bourgmestre d’Etterbeek.

«Georges-Louis Bouchez ne voudrait pas d’un ministre-président “Laaouej compatible”»

D’autres pistes, plus plausibles, existent. Celle de Valentine Delwart, dont Le Vif révélait début septembre que son rôle actuel de secrétaire générale du parti devrait bientôt évoluer. Proche du clan Wilmès, voire du clan Michel, l’Uccloise est également dotée d’une fibre plus sociale mais le scandale entourant son salaire, éclaté au printemps 2024, pourrait la fragiliser dans un rôle de ministre-présidente. «Et puis, Georges-Louis Bouchez ne voudrait pas spécialement d’un(e) ministre-président(e) « Laaouej compatible »», s’amuse un observateur libéral. Valentine Delwart connaît cependant la technicité des enjeux, elle fait partie du trio de négociateurs bruxellois impliqués dans les négociations jusqu’ici.

Plus timidement, le nom de Bernard Quintin est également cité par certains. Bruxellois, le ministre de l’Intérieur est réputé pour son tempérament compatible avec la fonction de ministre-président, mais il n’est pas sûr qu’il ait envie de quitter ses fonctions fédérales pour le moment. Il n’est pas dit non plus qu’il ait le choix.

David Weytsman, sixième score régional en juin 2024 (5.938 voix), aurait également été mentionné. Le Bruxellois a démission de son rôle de député pour devenir président du CPAS de Bruxelles, mais il n’est pas impossible non plus qu’il remplace David Leisterh à la présidence du MR bruxellois. Cette dernière désignation devra d’ailleurs bientôt s’inviter à l’agenda des libéraux qui comptent actuellement trois candidats à la succession de Leisterh: Loubna Azghoud, David Weytsman et Valérie Delwart. Les membres du MR bruxellois attendent Georges-Louis Bouchez pour indiquer la méthode de désignation.

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