Aucun mineur et aucune famille ne dormiront en rue la nuit prochaine, a assuré la secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, Nicole de Moor (CD&V), jeudi à la Chambre. « Aujourd’hui, ils ont réussi, mais nous n’y sommes pas parvenus tous les jours », a-t-elle admis.
Au lendemain d’un kern consacré à la question de l’accueil des demandeurs d’asile, la secrétaire d’État était soumise à pas moins de onze questions de députés. Des voix critiques se sont aussi faites entendre au sein de la majorité.
« L’accord de gouvernement que nous avons négocié, c’est une politique migratoire juste et humaine », a fait valoir le député Simon Moutquin (Ecolo). « Accumuler près de 5.000 condamnations de l’État belge ça n’a rien de juste. Refuser l’aide matérielle à des exilés, ça n’a rien de juste. Et laisser un enfant dormir dans la rue sous une tente en carton, ça n’a rien d’humain (…) La Vivaldi sonne faux sur la migration. » « Je n’en reviens pas, je ne comprends pas et je ‘n’accepte pas », a renchéri Hervé Rigot (PS). « Il faut arrêter de dire, ‘on fait ce qu’on peut’, il est de temps de faire ce que l’on doit. »
« Il faut arrêter de dire, ‘on fait ce qu’on peut’, il est de temps de faire ce que l’on doit. »
Hervé Rigot
De son côté, Christophe Bombled (MR) s’est interrogé sur le timing de la mise en oeuvre des mesures annoncées, dont la mobilisation de 150 agents fédéraux afin d’ouvrir 1.500 places disponibles au sein du réseau d’accueil de Fedasil.
Dans sa réponse, Nicole de Moor a confirmé les annonces formulées fin de la semaine dernière, dont la mobilisation des 150 agents. Elle a en outre confirmé que le kern avait convenu d’accélérer les dossiers des mineurs non accompagnés ou mettre fin plus rapidement à l’accueil d’une personne qui a déjà reçu une réponse négative à sa demande d’asile.
Dans l’opposition, Maxime Prévot (Les Engagés) a salué « la correction » de la réponse de la secrétaire d’État, pointant toutefois un « manque de soutien de vos partenaires ». François De Smet (DéFI) a appelé à cesser de brandir « la menace de l’appel d’air pour justifier les manquements et se défausser de sa responsabilité », s’inquiétant de ne pas voir un plan hiver prêt « alors que nous sommes déjà le 20 octobre ».