La ville côtière de Nieuport a réhabilité dix-sept de ses habitants qui avaient été condamnés au bûcher au XVIIe siècle pour sorcellerie, devenant selon les autorités locales la première ville de Belgique à procéder à ce mea culpa collectif.
« Au nom du conseil communal et de la population de Nieuport, nous vous demandons pardon », a proclamé le bourgmestre Roland Crabbe au cours d’une cérémonie solennelle.
Quinze femmes et deux hommes ont péri sur le bûcher entre 1602 et 1652 dans ce port flamand à l’estuaire de l’Yser. Ils sont désormais officiellement rétablis dans leur honneur.
Cette réhabilitation n’est « bien sûr pas un acte de courage, vu la distance historique de 360 ans ; nous sommes plutôt ici par humilité et par conscience d’une faute historique », a commenté le premier magistrat de la ville.
« Oubliez tout romantisme, le peuple cherchait un bouc-émissaire », rappelle le professeur Jos Monballyu (université de Louvain, KUL). « Mais ici, des femmes et des hommes ont été condamnés pour des faits qu’ils n’avaient pas commis ».
Nieuport donnera la semaine prochaine le coup d’envoi de ses « fêtes des sorcières » qui ont lieu tous les deux ans depuis une dizaine d’années. L’objectif est aussi de jeter un regard neuf sur ces festivités. « D’autres communes suivront-elles le mouvement ? « , se demande Roland Crabbe. « Quoi qu’il en soit, nous sommes fiers d’être les premiers ».
Une stèle énumérant le nom des dix-sept victimes a été inaugurée à l’hôtel de ville. Parmi eux figure celui de Jeanne Panne De Deyster, figure emblématique des sorcières de Nieuport.
Avec Belga.