Marie-Dominique Simonet, la ministre CDH de l’Enseignement, également conseillère communale d’Esneux, a-t-elle gaffé ou simplement observé son devoir de mandataire public ?
La société de logement public Ourthe-Amblève Logement accuse Marie-Dominique Simonet d’avoir exercé des pressions politiques en faveur de son époux. L’objet ? Louis-Urbain Choffray, le mari de la ministre et notaire à Liège, postule pour un marché. Il est écarté. Motif : la société retient l’offre la moins chère.
Louis-Urbain Choffray contacte la direction d’Ourthe-Amblève Logement, pour obtenir des éclaircissements : comment le lauréat a pu déposer une offre moins chère. Sans succès, dit-on au cabinet, contacté ce matin. Simonet (et sa secrétaire) téléphone alors personnellement à la présidente de la société de logement. « Il se fait que dans l’arrondissement de Liège, la sélection doit s’établir sur des critères qualitatifs, pas barémiques : la règle veut, en effet, que tous les notaires affichent les mêmes barèmes. On lui a expliqué que le lauréat est un notaire hutois, qui n’est pas soumis aux mêmes règles », déclare le porte-parole de Simonet.
Où est le problème ? « Voyant qu’un citoyen, qui se trouve être son mari, n’obtient pas les informations auxquelles il a droit, la ministre a estimé qu’en tant que mandataire public, il était de son devoir d’agir. Il ne s’agit que d’un simple coup de fil, bien après l’attribution du marché. » Et de dénoncer le fait que le courrier a été « diffusé manifestement pour nuire ».
Certes. Sans doute s’agit-il d’une maladresse plutôt que de pressions. Mais, en politique, il est de coups de fil qu’il vaut mieux ne pas donner, car il apporte souvent des ennuis.
SORAYA GHALI