Il y a du changement dans l’air pour les consommateurs wallons. Dès janvier 2026, de nouvelles plages horaires vont entrer en vigueur pour tous les contrats d’électricité bihoraires. Une nouvelle tarification a priori plus avantageuse va également faire son apparition.
Jusqu’alors, tout était très simple: pour faire des économies sur sa facture d’énergie, les consommateurs qui bénéficiaient d’un contrat bihoraire devaient lancer leur machine à laver ou leur lave-vaisselle durant les heures creuses, à savoir entre 22h (ou à 21h chez certains opérateurs) et 7h, ainsi que les week-ends. Dès le 1er janvier prochain, tout va changer.
Le premier changement notable est la disparition de la notion de week-end. Désormais, qu’importe qu’il s’agisse d’un mercredi ou d’un samedi, la règle est la même, avec plusieurs périodes d’heures creuses (également dites «solaires») et d’heures pleines. Pour continuer à faire des économies, il faudra «lancer la machine» entre 22h et 7h, ou entre 11h et 17h. Les heures pleines ou «normales», durant lesquelles le tarif horaire sera le plus cher, seront entre 7h et 11h, et entre 17h et 22h. Concrètement, une journée comptera bientôt quinze heures creuses, et une semaine complète, 105 heures, contre 93 heures jusqu’à fin 2025.
«L’évolution des plages du tarif bihoraire découle principalement de la volonté d’optimiser la demande d’électricité et d’encourager une consommation mieux répartie sur la journée, justifie la Commission wallonne pour l’Energie (CWaPE). Le réseau de distribution fait, en effet, face à «des défis majeurs liés à la transition énergétique, notamment une production croissante d’électricité renouvelable, décentralisée et intermittente, et une électrification accrue des usages, entraînant une demande de puissance plus importante sur le réseau.»
Le changement sera opéré automatiquement et concernera tous les ménages wallons bénéficiant déjà d’un contrat bihoraire. Par ailleurs, d’ici la fin de l’année, les compteurs à budget/à carte cesseront de fonctionner. Les ménages qui en sont équipés seront contactés par leur gestionnaire de réseau pour les remplacer sans coût par un compteur communicant. A Bruxelles, le nouveau système d’heures creuses étendues n’entrera en vigueur qu’en janvier 2028.
Arrivée du tarif «Impact»
Dès 2026, les tarifs du réseau de distribution d’électricité augmenteront en Wallonie. Pour une famille moyenne, cela représentera une hausse d’environ 8% par rapport à 2025, tandis que cette partie de la facture coûtera en moyenne 39 euros de plus aux ménages, en 2029 (+13% par rapport à 2025). Les Wallons pourront néanmoins faire des économies en choisissant une nouvelle tarification incitative, aussi appelée «Impact».
Elle aussi entrera en vigueur le 1er janvier prochain, et vise à encourager les ménages à déplacer les consommations les plus énergivores vers des plages horaires durant lesquelles le réseau électrique est moins sollicité. Ces plages horaires sont divisée en trois: «éco» (ou verte, les heures les moins chères), de 11h à 17h, et de 1h à 7h; «médium» (ou orange), de 7h à 11h, et de 22h à 1h; et «pic» (ou rouge, les heures les plus chères), de 17h à 22h.
Cette tarification incitative est optionnelle, mais pour pouvoir en bénéficier, il faut répondre à trois conditions: le choix doit émaner du consommateur, lequel doit obligatoirement être équipé d’un compteur communicant, dont la puissance de raccordement doit être inférieure à 56 kVA.
A l’exception notamment des ménages qui consomment plus d’électricité en soirée ou le week-end, ou ceux qui possèdent un système de chauffage électrique, le tarif incitatif ne devrait pas impacter négativement leurs factures d’électricité. Le gain pourrait même être réel pour certains d’entre eux, avance la CWaPE. En revanche, pour certains «consommateurs qui optent pour la tarification incitative sans rien changer à leur mode de consommation de l’électricité, pourraient voir leurs coûts de distribution augmenter», prévient l’organisme.
Des changements, mais pour quelles économies?
Pour un consommateur «standard» dont la consommation est d’environ 3.500kWh/an et bénéficiant d’un contrat bihoraire, opter pour un tarif incitatif sans changer ses habitudes horaires lui permettra d’économiser seize euros par an. Idem s’il garde une tarification bihoraire standard en prenant en compte les heures pleines et creuses. S’il opte pour le tarif Impact, et qu’en plus, il déplace les heures durant lesquelles il utilise les appareils électriques les plus énergivores, il économisera 54 euros annuellement.
Pour un profil à la consommation électrique plus importante (voiture électrique et une pompe à chaleur, par exemple), l’économie sans déplacement des horaires sera de 44 euros par an, contre 576 euros s’il décide d’adapter les heures d’utilisation et de recharge de ses appareils en fonction des heures vertes, oranges ou rouges. En n’optant pas pour la tarification incitative, mais en prenant en compte les heures creuses et pleines d’un contrat bihoraire, l’économie annuelle sera de 344 euros.