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Les gens du voyage se logent plus difficilement en période préélectorale

Le nombre de fermetures de terrains destinés aux gens du voyage est en hausse en cette période préélectorale dans plusieurs communes, remarque Ahmed Ahkim, directeur du Centre de Médiation des Gens du Voyage en Wallonie (le CMGVW). C’était déjà le cas en 2006, année des dernières élections communales. Le phénomène se marque davantage en provinces de Liège et du Hainaut.

« Un nombre trop important de terrains ont fermé ces derniers mois », déclare Ahmed Ahkim, directeur du CMGVW. L’organisme ne dispose pas encore de statistiques précises pour 2012 puisque l’année est en cours, mais l’augmentation des expulsions et des interdictions serait palpable. C’est dans les provinces de Liège et du Hainaut que le phénomène est le plus marquant. « Des villes comme Dison, Pepinster et Verviers ont pris des arrêtés en juin et en juillet pour interdire les gens du voyage sur leur territoire », précise Ahmed Ahkim.

Au-delà du problème de report sur les autres terrains, le CMGVW explique que les expulsions des gens du voyage créent des tensions et renforcent le sentiment d’insécurité parmi la population. Contrairement à l’idée reçue selon laquelle la population serait inquiète de la présence des nomades, c’est davantage l’expulsion de ces personnes qui suscite l’angoisse car elle laisse penser que les gens du voyage sont une source de problèmes.

« Or les gens du voyage sont des citoyens comme les autres, ils participent à la gestion des déchets, ils payent leur consommation d’eau et d’électricité… du moins lorsque la commune s’est organisée et qu’elle a prévu des dispositifs comme des compteurs d’eau et d’électricité », relève le directeur du CMGVW.

Plusieurs dizaines de terrains destinés aux séjours temporaires des gens du voyage tels que parkings, pâtures et terrains de sport inutilisés existent en Flandre et en Wallonie. Les 30 à 40 terrains aménagés en Flandre sont surtout des terrains destinés à des familles, en période hivernale, et pour des longues périodes. En Wallonie, les terrains sont généralement réservés à de plus courts séjours, de type « étapes ». La situation dans les grandes villes varie également entre le nord et le sud du pays: alors que des espaces sont prévus pour les gens du voyage dans les grandes villes flamandes, on ne trouve pas d’équivalents en Wallonie, sauf à Namur.

Enfin, en région Bruxelloise, le séjour en caravane pourrait être une solution car la caravane y est reconnue comme logement. Mais on manque cruellement de place dans la capitale.

De leur côté, les gens du voyage cherchent d’avantage les terrains pour séjours provisoires que les terrains entièrement aménagés comme celui de Haren (provisoirement fermé pour cause de travaux), à Bruxelles. « Ils souhaitent qu’on mette l’accent sur la gestion humaine plutôt que sur la gestion des infrastructures », ponctue Ahmed Ahkim.

Le Vif.be, avec Belga

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