Les syndicats policiers ont mené samedi matin des actions en marge du congrès de l’Open VLD, organisé au sein du complexe Kinepolis à Bruxelles. Ils affichent leur mécontentement car la hausse des salaires dans la police ne sera mise en œuvre que l’année prochaine.
Pour Vincent Houssin du syndicat libéral SLFP « Nous demandons avant tout du respect. Du respect pour la police, c’est aussi ce que le gouvernement a promis lorsqu’il a été nommé. Nous exigeons également le respect des droits acquis et des accords conclus, pour lesquels la ministre de l’Intérieur avait un mandat. »
« Se disputer est acceptable », a écrit le président de l’Open VLD Egbert Lachaert sur Twitter. « Mais mener une action d’intimidation à l’encontre de nos membres, qui a fait un blessé, n’est pas démocratique. Nous sommes toujours prêts à discuter pour expliquer des décisions justes. Mais cela ne peut pas se dérouler de cette façon. »
Une échauffourée a éclaté lorsqu’une délégation des syndicats policiers a été reçue par le Premier ministre, Alexander De Croo, le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne et le président du parti, Egbert Lachaert. « Il y a eu des bousculades et la police a dû intervenir. Une personne a été blessée. C’était assez agressif. Plusieurs membres du parti ont aussi été intimidés par ces actions en arrivant sur place », précise un porte-parole de l’Open VLD. La rencontre avec le Premier ministre a duré près d’une heure. « Les ministres ont expliqué pourquoi il a été décidé d’ajuster la question de la revalorisation salariale dans l’accord budgétaire fédéral », toujours selon le porte-parole du parti. L’action s’est ensuite conclue.
Fin janvier 2021, les syndicats policiers SNPS et SLFP et la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden étaient parvenus à un accord sur une revalorisation salariale de 5% pour les policiers. À la suite de l’accord budgétaire fédéral entériné à la mi-octobre, le cabinet Verlinden évoquait une augmentation étalée sur plusieurs années (de 2023 à 2025). Il n’y aura donc pas directement une hausse de 5% des salaires dès 2023.
La CGSP dépose un préavis de grève au sein de la fonction policière pour le 9 novembre
La CGSP dépose un préavis de grève au sein de la fonction policière pour la journée du 9 novembre 2022, a-t-elle annoncé samedi par voie de communiqué. Le syndicat estime que les négociations sur la revalorisation salariale de la police intégrée sont « un échec de la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden ».
« La ministre nous avait promis une première phase de revalorisation en janvier 2023 », rappelle Eddy Quaino de la CGSP Police. « La CGSP n’avait pas signé l’accord sectoriel car elle ne le jugeait pas crédible, et nous avions raison. Il faudra attendre octobre 2023 pour que les policiers aient droit à une petite augmentation. »
Le syndicaliste estime en outre que l’accord budgétaire fédéral conclu en octobre exclu tout possibilité d’une deuxième phase de revalorisation salariale. Le préavis de grève concerne tous les secteurs de la fonction policière, y compris logistiques et administratifs, précise la CGSP. « Notre objectif est de fermer tous les bureaux de police », précise Eddy Quaino. Par ailleurs, le syndicat exige la présence de la ministre de l’Intérieur le 26 octobre à l’occasion du comité de négociation des services de police.