Ludivine Dedonder
Ludivine Dedonder © Belga

La Belgique accueille l’exercice anti-nucléaire de l’Otan

La Belgique accueillera la semaine prochaine l’exercice annuel de l’Otan mettant en oeuvre des avions à capacité nucléaire, « Steadfast Noon ». La Belgique fait aussi partie des 14 alliés de l’Otan groupés sous l’initiative baptisée « bouclier du ciel européen ».

En marge d’une réunion des ministres de la Défense des trente pays de l’Otan au siège bruxellois de l’Alliance, la ministre belge de la Défense, Ludivine Dedonder, a affirmé qu’il s’agissait d’un « exercice planifié de longue date, qui n’a pas de lien avec la situation d’aujourd’hui (la guerre en Ukraine et les menaces de recours à l’armée nucléaire régulièrement exprimées par le président russe Vladimir Poutine, ndlr), a affirmé la ministre belge de la Défense, Ludivine Dedonder, à quelques journalistes en marge d’une réunion des ministres de la Défense des trente pays de l’Otan au siège bruxellois de l’Alliance.

Quelques dizaines d’avions – des chasseurs-bombardier à double capacité (conventionnelle et nucléaire), mais aussi des appareils d’escorte, comme des F-16 polonais, par exemple, et des ravitailleurs en vol – d’une dizaine de forces aériennes participent à cet exercice annuel, qui ‘tourne’ entre les pays ayant accepté une tâche nucléaire au sein de l’Otan (Allemagne, Belgique, Italie et Pays-Bas) en vertu d’un « partage du fardeau ». « Quelques aéronefs survoleront la Belgique et la mer du Nord« , a précisé Mme Dedonder.

« On s’exerce, on se prépare à tout moment », a-t-elle ajouté, en rappelant que cet exercice annuel est « programmé à cette période ». « ‘C’est en Belgique cette fois », a expliqué la ministre. Selon des informations non confirmées, l’exercice devrait se dérouler du 18 au 25 octobre et rassembler une cinquantaine d’appareils au total. La base de Kleine-Brogel a déjà accueilli dans le passé plusieurs éditions de « Steadfast Noon », notamment en 2012 et 2017. Elle est équipée de chasseurs-bombardiers F-16 regroupés au sein des 31e et 349e escadrilles.

Elle est présumée abriter entre une dizaine et une vingtaine de bombes américaines à gravité B61 pouvant être mises en oeuvre par les F-16 du 10e wing tactique et un détachement américain, le 701st Munitions Support Squadron (701 MUNSS). Ces bombes « tactiques » devraient être remplacées dans les prochaines années par une nouvelle version de cet engin, la B61-12 à l’issue d’un programme de développement qui aura coûté une dizaine de milliards de dollars.

Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, avait annoncé mardi la tenue de cet exercice de dissuasion « la semaine prochaine ». « Il s’agit d’un entraînement de routine, qui a lieu chaque année et l’annuler serait un mauvais signal » adressé à la Russie, avait-il dit devant la presse. Le mouvement pacifiste flamand Vrede (Paix) a, dans un communiqué, exprimé son opposition à la tenue de cet exercice en Belgique, affirmant que les pays de l’Otan « ne font que jeter de l’huile sur le feu » en cette période de tensions avec Moscou.

Une défense anti-aérienne et anti-missiles

Quatorze pays membres de l’Otan – dont la Belgique –  se sont associés jeudi à l’Allemagne pour l’acquisition en commun de matériels de défense anti-aérienne et anti-missile dans le cadre d’une initiative baptisée « bouclier du ciel européen ». Ce projet, présenté cet été par le chancelier allemand Olaf Scholz, vise en particulier à favoriser l’achat de systèmes Iris-T et Patriot, a expliqué la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht.

L’Allemagne pilote cette initiative, annoncée dans un discours prononcé le 29 août à Prague par le chancelier Olaf Scholz. Elle a rallié le Royaume-Uni, la Belgique, la Bulgarie, la République tchèque, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Hongrie, les Pays-Bas, la Norvège, la Slovaquie, la Slovénie et la Roumanie. Tous ces pays sont signataires de la lettre d’intention transmise à l’Otan pendant la réunion des ministres de la Défense de l’Alliance au siège bruxellois de l’organisation. La Finlande, candidate à l’adhésion, s’est associée au projet, baptisé en anglais « European Sky Shield Initiative » (ESSI).

« Les nouveaux moyens, totalement interopérables et intégrés de façon transparente dans la défense aérienne et antimissile de l’Otan, renforceront considérablement notre capacité à défendre l’Alliance contre toutes les menaces aériennes et antimissiles« , a commenté le secrétaire général adjoint de l’Otan, Mircea Geoana, dans un communiqué. « Cet engagement est encore plus crucial aujourd’hui, alors que nous assistons aux attaques de missiles impitoyables et aveugles de la Russie en Ukraine, qui tuent des civils et détruisent des infrastructures essentielles », a-t-il souligné.

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