L’ancien manager a été condamné en première instance à cinq ans de prison dont la moitié ferme pour des attouchements sexuels sur mineurs.
Il y aura donc bien un second procès pour Vincent Stavaux: l’ancien manager star (entre autres, de Marin Cilic ou Justine Henin dans le tennis), également actif jadis dans le milieu du basket hennuyer et singulièrement dans la détection de jeunes talents, a fait appel de sa condamnation par le tribunal correctionnel de Mons, ainsi que l’ont annoncé nos confrères de Sudinfo et que la Cour d’appel confirme auprès du Vif. Pour rappel, Vincent Stavaux était jugé pour attentats à la pudeur sur de jeunes basketteurs (mineurs) dont il s’occupait à Mons et à Charleroi entre 2005 et 2011, et avait écopé, le 12 mai dernier, d’une peine de cinq ans de prison, dont la moitié ferme.
Visé par une première plainte dès 2022, suivie de plusieurs autres depuis lors, Vincent Stavaux avait tenté de faire amende honorable, proposant à ses victimes un dédommagement financier avant même le début de son procès (entre 10.000 et 15.000 euros en tout). Mais au tribunal, l’ancien manager star s’était montré peu prolixe face à ses victimes, confessant toutefois sa «honte» et reconnaissant certains faits.
Emprise
Loïc Lepine, première victime à avoir porté plainte contre lui, ainsi que d’autres jeunes ayant été abusés, ont témoigné de l’emprise qu’exerçait le puissant manager lorsque celui-ci a frayé dans le milieu du basket à Charleroi et Mons entre 2005 et 2011, manipulant les jeunes et leurs parents en leur faisant miroiter de meilleurs résultats sportifs. La méthode consistait en fait surtout a repérer des vulnérabilités chez ces jeunes pour les abuser sexuellement sous couvert de séances de «sophrologie».
Il y en a beaucoup trop qui se taisent.
A l’audience, mi-avril dernier, Vincent Stavaux a pour sa part évoqué des «dérapages inadéquats sur une période de [s]a vie». Sauf que nombreux sont ceux à penser que les «dérapages» — en fait, des attouchements sexuels — ne se sont pas circonscris sur la seule période évoquée lors du procès. «Il y en a beaucoup trop qui se taisent», a notamment témoigné Loïc Lépine, convaincu, comme beaucoup d’autres jeunes ayant croisé la route de Stavaux, que le nombre de victimes (7) jusqu’ici reconnues par le tribunal pourrait être bien plus élevé. Ils ne sont pas les seuls à pressentir une autre salve de témoignages contre Stavaux: du côté de Mons, au sein du club de basket qui employait le manager, l’on faisait part, suite au verdict, de l’«entière solidarité avec les victimes qui ont eu le courage de se déclarer, ainsi qu’avec celles et ceux qui n’ont pas encore pu ou souhaité le faire.»
Cet appel risque de susciter une grande frustration chez les victimes qui ont eu le courage de témoigner. Lors du prononcé de la peine en première instance, la plupart d’entre elles s’étaient en effet déclarées satisfaites par la peine prononcée. «Cela relance l’idée qu’il pourrait s’en sortir sans trop de dommage comme craint durant le premier procès. Ça va de nouveau être une période de nos vies compliquée car on va revivre de nouveau les choses et les répéter une énième fois», commente, dépité, Loïc Lepine.