Le parquet fédéral a ouvert huit dossiers concernant 17 incidents impliquant des drones ces dernières semaines en Belgique. L’objectif sera de déterminer qui est à la manoeuvre. Pilotes locaux qui enfreignent les règles ou tentative de déstabilisation étatique?
Le parquet fédéral a ouvert huit dossiers au sujet de 17 incidents impliquant des drones, ont révélé De Standaard et De Tijd.
Les incidents qui font l’objet d’une enquête concernent le survol, ces dernières semaines, d’infrastructures stratégiques comme des aéroports, des bases militaires et des centrales nucléaires par des drones non identifiés.
Le parquet fédéral estime que la situation est en plein développement et que des directives définitives doivent encore être établies. «Il est encore très difficile de déterminer s’il s’agit d’un pilote de drone local qui enfreint les règles ou s’il s’agit de tentatives de déstabilisation de la part d’un acteur étatique», explique la porte-parole du parquet fédéral, Yasmina Vanoverschelde, dans De Standaard.
Selon le général Marc Thys, ancien vice-chef de la Défense, l’hypothèse la plus plausible est bel et bien que la Russie soit à la manœuvre. «Mais pas en ligne directe, précisait-il au Vif le 29 octobre dernier. Le Kremlin, via de nombreux intermédiaires, tente de trouver des personnes pour réaliser ces opérations, en échange d’une rémunération. Tout cela s’organise sur le dark web, ou sur des réseaux cryptés tels que Telegram.» Selon le général, le gain financier reste la principale motivation des agents recrutés, «sans revendication idéologique en arrière-plan».
Depuis peu, un groupe de travail multidisciplinaire comprenant des représentants du parquet, de la police et des services de renseignement se réunit pour déterminer un modus operandi à appliquer lors de survols non-autorisés de drones. Une fois leurs recommandations finalisées, elles devront être diffusées sous forme de circulaire définitive par le Collège des procureurs généraux.