Commission spéciale surpopulation carcérale
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Une commission spéciale sera chargée de trouver des solutions à la population carcérale

La ministre de la Justice Annelies Verlinden vient d’annoncer la création d’une commission spécialisée qui devra se pencher sur la problématique de la surpopulation carcérale en Belgique.

Une commission spécialisée a été mise sur pied pour se pencher sur la problématique de la surpopulation carcérale, annonce, lundi, dans un communiqué la ministre de la Justice, Annelies Verlinden. Composée de magistrats, d’avocats, de représentants de l’administration et d’experts académiques, elle doit à terme élaborer un plan apportant des solutions au phénomène actuel et des pistes pour le prévenir. Le rapport définitif reprenant des recommandations concrètes est attendu pour septembre 2028 au plus tard.

Tous les maillons de la chaîne seront analysés, de l’enquête à l’exécution de la peine, en passant par la condamnation. « Nous optons pour une politique pénale orientée vers l’avenir. Pas des solutions de fortune, mais des réformes structurelles soutenues par l’expertise scientifique et l’expérience« , commente la ministre.

Parmi les membres indépendants, siégeront des juges de la Cour de Cassation, des procureurs généraux, des juges d’instructions, des professeurs en criminologie et en droit pénal, et des représentants du SPF Justice.

Un rapport intermédiaire est attendu dans les 18 prochains mois.

La ministre rappelle que les peines doivent bel et bien être purgées afin de pouvoir maintenir la confiance dans l’État de droit. »Mais il ne s’agit pas que de peines. Une personne qui commet un délit a souvent besoin d’être accompagnée. Sans investissement dans la prévention, l’enseignement, les soins de santé et la solidarité, nous continuerons à lutter contre les symptômes au lieu de nous attaquer aux causes réelles », conclut-elle.

Une grève a débuté à la prison de Gand

Une grève du personnel a débuté dimanche soir à 22h à la prison de Gand. Cette action avait déjà été annoncée, en signe de protestation face à l’absence de proposition concluante de la direction pour remédier au manque de personnel ainsi qu’à la surpopulation carcérale.

Les syndicats demandent à la direction de présenter un nouveau document « contenant des accords clairs qui ne prêtent pas à interprétation, afin d’éviter toute discussion », a déclaré le délégué syndical ACOD (pendant flamand de la CGSP) Jef Tax, lundi matin. Ce document devra réduire la charge de travail du personnel. « Car à Gand, nous sommes confrontés depuis longtemps à une surpopulation. Il y a beaucoup de détenus et le manque de personnel pèse vraiment sur les gens. »

Une trentaine de détenus ont dû dormir à même le sol au sein de la prison la semaine dernière, en raison d’un manque de lits. La grève n’a cependant aucun lien avec le fait que, début août, un prisonnier ait refusé l’arrivée d’un codétenu supplémentaire dans sa cellule, ce qui lui avait valu une sanction disciplinaire. 

À l’origine du conflit se trouve en outre un mécontentement persistant concernant l’affectation du personnel pénitentiaire à des missions de surveillance en milieu hospitalier, notamment dans un hôpital à Anvers. Ces missions obligent les employés à parcourir de longues distances à leurs propres frais.

Selon l’administration pénitentiaire, la situation est particulièrement compliquée en raison d’un nombre très limité de personnes disposées à travailler. La direction se charge dès lors elle-même de la distribution des repas avec l’aide de la police.

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