Troubles psychiatriques en prison
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Troubles psychiatriques en prison: le SLFP appelle à une réforme profonde de la politique d’internement

Le SLFP réclame à Frank Vandenbroucke une profonde réforme de la politique d’internement en prison des personnes souffrant de troubles psychiatriques. Aussi bien dans l’intérêt des personnes internées que de celui du personnel pénitentiaire.

Le Syndicat Libre de la Fonction Publique (SLFP) a exprimé, dans une lettre ouverte adressée au ministre fédéral de la Santé Frank Vandenbroucke (Vooruit), sa vive inquiétude face à la problématique de l’internement de personnes souffrant de troubles psychiatriques dans les prisons belges. Il appelle à une réforme en profondeur de la politique d’internement.

Les personnes dites « internées » ont commis une infraction alors qu’ils étaient atteints de troubles mentaux ou de déficiences intellectuelles les empêchant d’exercer un contrôle suffisant sur leurs actes. Elles devraient en principe être prises en charge dans des établissements spécialisés, comme les centres psychiatriques médico-légaux. Selon le SLFP, ces personnes ne bénéficient pas des traitements adaptés et ne disposent d’aucune perspective de transfert vers une structure de soins appropriée. « Leur maintien dans des établissements pénitentiaires classiques, sans prise en charge adéquate, est indigne, compromet leur rétablissement et met en péril la sécurité en prison », a souligné le syndicat.

Il pointe également les conséquences pour le personnel pénitentiaire: « Nos membres ne sont pas des soignants, et pourtant, ils sont confrontés quotidiennement à des pathologies psychiatriques complexes pour lesquelles ils ne sont ni formés ni équipés. Cela engendre une surcharge de travail, une démotivation généralisée et une situation professionnelle devenue intenable, sur fond de surpopulation carcérale et de pénurie structurelle de personnel. »

Le SLFP demande l’accélération du transfert des internés, ainsi qu’une augmentation significative du nombre de places, tant en soins résidentiels qu’en services ambulatoires. Il plaide également pour une meilleure coordination entre les ministères fédéraux de la Justice et de la Santé. « Chaque jour passé par un interné dans un environnement sans soins constitue une violation de ses droits fondamentaux« , a conclu le syndicat dans sa lettre ouverte. « Ce n’est en rien une problématique marginale. »

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