Ce samedi, la RTBF révélait les détails du P.V. sur la mort du jeune Fabian, écrasé par une voiture de police à Ganshoren. Le Parquet digère très mal cette fuite.
Une enquête pénale a été ouverte afin de déterminer l’auteur de la fuite qui a permis à la RTBF de publier un article exposant le contenu du procès-verbal relatif au décès de Fabian, 11 ans, percuté lundi dernier par une voiture de police à Ganshoren, ressort-il dimanche d’un communiqué du parquet de Bruxelles, qui dénonce « une course effrénée au scoop ».
Dans cet article, on apprend notamment que le véhicule de police a roulé avec les deux essieux sur Fabian, et l’absence de traces de freinage est également mentionnée.
«Traumatisant» pour la famille de Fabian
La parution dans la presse d’éléments de l’enquête alors que des auditions sont en cours quotidiennement est de nature à influencer ou perturber certains témoignages, souligne le parquet dans un communiqué. « Or, il est fondamental que les auditions se déroulent sans pression extérieure, sans pollution et en toute objectivité pour garantir une justice équitable. » Les suspects n’ont pas accès au dossier avant leur audition et ré-audition afin d’éviter qu’ils ne puissent orienter leurs déclarations en fonction d’éléments lus au dossier, et afin de prévenir un risque de collusion ou de déperdition de preuves.
En outre, « la circonstance, pour les victimes singulièrement, de lire dans la presse le contenu du dossier sans assistance, de façon brutale, peut s’avérer traumatisante (…) Cette course effrénée au scoop n’est pas compatible avec une justice humaine, sereine et de qualité », selon le ministère public.
Trois ans de prison et 8.000 euros d’amende
Les éléments figurant au dossier de la procédure sont protégés par la loi, qui sanctionne d’une peine pouvant aller jusque trois ans d’emprisonnement et 8.000 euros d’amende tout comportement consistant à violer le secret professionnel, poursuit le parquet. Une enquête pénale a donc été ouverte et confiée au comité P – le Comité permanent de contrôle des services de police – afin de déterminer l’auteur de cette violation.
Pour le parquet de Bruxelles, un équilibre entre l’information des citoyens et le respect des règles de droit doit être trouvé.
Le parquet tiendra une conférence de presse dans le courant de la semaine prochaine sur l’évolution du dossier. Il assure mettre tout en œuvre pour qu’un procès public soit tenu dans un délai rapide. « C’est ce procès qui permettra de faire ressortir la vérité judiciaire et de rendre justice et non la diffusion d’extraits de procès-verbaux au stade de l’enquête. »