Vincent Stavaux a été condamné à 2,5 ans de prison ferme. © BELGA

Vincent Stavaux écope de 2,5 ans ferme, le club de Mons-Hainaut, qui l’employait, dénonce des faits d’une «gravité extrême»

Clément Boileau
Clément Boileau Journaliste

Vincent Stavaux était jugé pour attentats à la pudeur sur des mineurs dont il s’occupait dans le milieu du basket à Mons et à Charleroi, il y a une quinzaine d’années.

 

Vincent Stavaux passera bien par la case prison, mais il n’y restera peut-être pas longtemps. En prononçant une peine de cinq ans de prison dont deux ans et demi ferme, le tribunal correctionnel de Mons a laissé la possibilité à l’ancien manager, désormais condamné pour des faits d’attentat à la pudeur sur huit mineurs (désormais adultes), de demander une exécution de peine sous bracelet électronique.

Toutefois, ce n’est pas acté — si tant est que son avocat en fasse la demande: c’est au tribunal d’application des peines d’en juger. En attendant, la sanction est moindre que ce qu’avait requis le ministère public: Vincent Stavaux encourait pas moins de six ans de prison ferme. Visé par une première plainte dès 2022, suivie de plusieurs autres depuis lors, ce dernier a tenté de faire amende honorable, proposant à ses victimes un dédommagement financier avant même le début de son procès (entre 10.000 et 15.000 euros en tout, a appris Le Vif). Mais au tribunal, l’ancien manager star du tennis (auprès de Justine Henin ou de Marin Cilic), s’est montré peu prolixe face à ses victimes, confessant toutefois sa «honte» et reconnaissant certains faits. Le tribunal lui a par ailleurs interdit de participer à toute activité impliquant des mineurs pendant dix ans.

Une première plainte en 2022

Loïc Lepine, première victime à avoir porté plainte contre lui, ainsi que d’autres victimes, ont témoigné de l’emprise qu’exerçait le puissant manager lorsque celui-ci a frayé dans le milieu du basket à Charleroi et Mons entre 2005 et 2011, manipulant les jeunes et leurs parents en leur faisant miroiter de meilleurs résultats sportifs. La méthode consistait en fait surtout a repérer des vulnérabilités chez ces jeunes pour les abuser sexuellement sous couvert de séances de «sophrologie».

Du côté de Mons, le club de basket a pris «acte de la décision de justice rendue à l’encontre de Monsieur Stavaux, suite à des faits d’une gravité extrême commis notamment dans le cadre de son implication auprès de jeunes en centre de formation, y compris au sein de notre club lorsqu’il remplissait la fonction de coordinateur il y a une quinzaine d’années», exprimant au passage son «entière solidarité avec les victimes qui ont eu le courage de se déclarer, ainsi qu’avec celles et ceux qui n’ont pas encore pu ou souhaité le faire.»

«Il m’a pris dans ses bras, m’a dit qu’il était touché. Que maintenant, il allait s’occuper de moi.»

Loïc Lepine, victime de Vincent Stavaux

 «J’avais un coup au moral et c’est là que Stavaux m’a approché la première fois. Il m’a convoqué dans un bureau, m’a dit que mes performances n’étaient pas terribles, il a un peu commencé à s’énerver. Je me suis effondré, je lui ai dit que je venais de changer de vie, et pour ma grand-mère (malade) aussi… qu’il allait me falloir du temps. Sans le savoir, je suis tombé dans le piège. Il m’a pris dans ses bras, m’a dit qu’il était touché. Que maintenant, il allait s’occuper de moi. Cela faisait un bon mois que j’étais à Charleroi. Je cherchais juste mon rythme», avait notamment témoigné, auprès du Vif, Loïc Lepine, agressé alors que Stavaux officiait au sein du club carolo. Pointant, comme d’autres victimes, l’aura du manager à l’époque des faits, capable à leurs yeux de «faire ou défaire une carrière». De quoi s’assurer du silence de ces jeunes, qui auront donc mis des années avant de trouver le courage de parler.

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