
Ingérence chinoise en Belgique: pourquoi Samuel Cogolati demande au PS d’exclure l’ancien bourgmestre de Huy
Selon le président d’Ecolo, son concitoyen hutois et ancien bourgmestre, Eric Dosogne (PS), a informé les autorités chinoises à son sujet.
Le co-président d’Ecolo, Samuel Cogolati, a interpellé mercredi le Parti Socialiste à propos des liens de l’ex-bourgmestre de Huy, Eric Dosogne, avec la Chine.
Le comportement de cet élu, aujourd’hui conseiller communal, est mis en cause par la Sûreté de l’État, selon une enquête publiée par « Le Soir ». Il aurait en effet entretenu des liens avec les autorités chinoises à propos de M. Cogolati, opposant local à Huy, mais aussi cible des sanctions de Pékin en raison du combat de l’écologiste en faveur de la minorité ouïghoure.
Cogolati: «Pourquoi maintenir des liens aussi étroits avec l’ambassade de Chine de manière ostensible ?»
« La Justice devra faire son travail et il ne m’appartient pas d’anticiper les responsabilités. Le respect de la présomption d’innocence est un fondement que je défends pour tous. Cela dit, une question légitime se pose: selon la presse, le président du Parti Socialiste aurait été mis en garde par la Sûreté. Du coup, face à des soupçons aussi graves, pourquoi cet élu est-il encore en place ? L’actuel bourgmestre savait-il, lui aussi ? Et si oui, pourquoi maintenir des liens aussi étroits avec l’ambassade de Chine de manière ostensible ? Le mois dernier encore, la berline noire de l’ambassadeur chinois était stationnée sur la Grand-Place… », a expliqué M. Cogolati.
L’écologiste est à l’origine d’une résolution adoptée sous la précédente législature à la Chambre mettant en garde contre le risque de génocide encouru par la minorité ouïghoure.
Le PS ne s’exprime pas
« La Sûreté de l’État m’avait averti que les dangers pouvaient être ici aussi. Je devais être prudent. J’ai toujours respecté le secret de ces échanges. Je continuerai à le faire. Et je suis immensément reconnaissant pour la vigilance, le professionnalisme et le courage de nos agents de renseignement, qui protègent notre démocratie », a encore dit M. Cogolati.
En attendant, le co-président d’Ecolo appelle à un « sursaut démocratique » face aux ingérences étrangères en Belgique. « Comment voulez-vous encore parler de confiance dans nos élus, sans règles claires et sans réponses franches face à de telles affaires ? Il faut des garde-fous. Des règles. Une vraie opération mains propres« , a-t-il réclamé.
Le PS n’a pas voulu faire de commentaire. « Nous n’avons pas à nous exprimer sur le sujet. La Sûreté de l’État a fait son travail de prévention. Aucune infraction n’a été constatée« , a-t-on indiqué au boulevard de l’Empereur.