Le minerval standard pour les étudiants du supérieur passera de 835 à de 1.194 euros dès la rentrée 2026. Une décision «inacceptable» et qui «aggrave la précarité des familles», selon la Fédération des étudiants francophones (FEF).
Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a décidé de mettre partiellement fin au gel du minerval qui était appliqué depuis 2011 dans l’enseignement supérieur.
Le prix du minerval aujourd’hui fixé à 835 euros va ainsi passer dès l’année prochaine à 1.194 euros. Cette augmentation ne sera appliquée qu’aux étudiants dont les parents dépassent un certain niveau de revenus. En dessous de ces seuils, le minerval restera à 835 euros.
Critères flous
Pour la FEF, «cette décision inacceptable aggravera la précarité étudiante et fragilisera encore davantage les familles de la classe moyenne. A la rentrée prochaine, une famille de la classe moyenne à l’université ou en haute école devra débourser 359€ en plus par enfant», a calculé Adam Assaoui, président de la FEF.
Selon la ministre Elisabeth Degryse, le plafond de revenus au-delà duquel le minerval sera majoré n’a pas encore été fixé, mais l’objectif est de voir l’an prochain la moitié environ des étudiants payer le minerval indexé.
Les étudiants boursiers conserveront la gratuité de leur minerval. La catégorie «condition modeste» qui permet à ses bénéficiaires de ne payer qu’374 euros de minerval sera par ailleurs étendue. Celle-ci ne représente que 1% des étudiants aujourd’hui, ce qui fait questionner la FEF sur les critères nécessaires pour accéder à cette catégorie.
«Attaque contre les fondements de l’UE»
Par ailleurs, le gouvernement a aussi annoncé vendredi vouloir appliquer dès 2027 le modèle DIES (pour ’droit individuel aux études supérieures’, ndlr), un mécanisme censé mieux faire contribuer les étudiants non-résidents au coût de leurs études. Une «attaque» contre «les fondements de l’Union européenne, qui veut qu’un citoyen européen paie la même chose que les nationaux», critique la FEF.
Imaginé par deux professeurs de l’UCLouvain, ce mécanisme consiste à augmenter pour tous les étudiants le coût du minerval (à 2.835 euros, selon leur proposition), mais de compenser cette augmentation par l’octroi d’une bourse annuelle (2.000 euros) versée aux seuls étudiants résidents.
Si le principe politique est validé, la hauteur des différents montants qui seront appliqués n’a toutefois pas encore été fixée, a précisé vendredi Elisabeth Degryse.
En fonction du modèle choisi, la mesure pourrait rapporter plusieurs millions d’euros à la FWB, où le coût des étudiants non-résidents est évalué à quelque 200 millions d’euros chaque année.
Manifestation prévue
«Les étudiants seront dans les rues ce 14 octobre à la manifestation nationale contre l’Arizona», a indiqué la FEF, qui prévoit «d’autres mobilisations», dont une pétition.