La Fédération Wallonie-Bruxelles a présenté son Budget 2026. De nombreuses coupes budgétaires et des indexations sont annoncées. Le minerval en études supérieures passe de 835 à 1.194 euros pour la rentrée 2026-2027.
Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB), mené par la ministre-présidente Elisabeth Degryse (Les Engagés), a présenté les grandes lignes de son budget 2026. Les mesures couvrent une trajectoire budgétaire jusqu’en 2029, avec un objectif de réduction du déficit à 1,2 milliard d’euros à cet horizon. Un total de 500 millions d’euros d’économies est prévu sur les trois prochaines années.
Enseignement: 86,7 millions d’économies dès 2026
Le secteur de l’enseignement, qui représente une large part du budget de la FWB, est particulièrement mis à contribution. Les professeurs du secondaire supérieur devront désormais prester 22 périodes hebdomadaires, soit deux de plus qu’actuellement, pour s’aligner sur leurs collègues du secondaire inférieur.
Par ailleurs, le régime de maladie des enseignants est modifié : une fois le crédit de jours maladie épuisé, la rémunération passera directement à 60%, comme dans le reste de la fonction publique. Le nombre de jours d’absence sans certificat médical est désormais limité à trois par an.
En ce qui concerne la formation initiale, la réforme actuelle est maintenue. Les nouveaux diplômés issus du master en quatre ans bénéficieront d’une revalorisation salariale de 5%. Les directions d’école verront aussi leur rémunération rehaussée.
Le dispositif de gratuité des fournitures scolaires pour les élèves de la 1re à la 3e primaire sera supprimé. Une partie des montants concernés sera réinjectée dans les dotations de fonctionnement des écoles, qui ne seront pas indexées en 2026.
Enseignement supérieur: hausse du minerval
Une indexation du minerval est actée pour la rentrée 2026-2027. Le montant standard passera à 1.194 euros, contre 835 euros aujourd’hui. Un système à quatre catégories tarifaires sera instauré, en fonction du profil socio-économique des étudiants. Cette réforme devrait rapporter 10,8 millions d’euros dès 2026.
Petite enfance: recentrage et économies
Le secteur de l’enfance devra également contribuer. L’Office de la Naissance et de l’Enfance (ONE) recevra un financement exceptionnel de 43 millions en 2026, suivi de 57 millions en 2027, mais devra en parallèle réduire ses dépenses, notamment informatiques. Les subventions aux opérateurs agréés ne seront pas indexées, et l’ONE se recentrera sur ses missions essentielles: milieux d’accueil et santé préventive.
Culture: moratoire et non-indexation
En culture, un moratoire est décidé sur les nouvelles reconnaissances (centres culturels, éducation permanente, etc.). Les subventions existantes ne seront pas indexées en 2026. Les associations politiques dans le secteur socioculturel perdront leur financement.
Fonction publique: gel des recrutements
Le gouvernement prévoit un gel partiel des embauches dans la fonction publique afin de favoriser la mobilité interne. La mesure s’inscrit dans une volonté de rationalisation des effectifs.
Selon Elisabeth Degryse, les décisions prises «n’ont pas repris l’ensemble des propositions des experts», mais s’inscrivent dans une trajectoire budgétaire structurée jusqu’en 2029. Chaque secteur devra «faire sa part», a-t-elle affirmé, tout en insistant sur le maintien de certains principes fondamentaux comme l’indexation salariale, la réforme de la formation des enseignants et la non-augmentation du nombre d’élèves par classe.