Burn-out enseignant
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Au bord du burn-out, un enseignant flamand sur six envisage d’abandonner son métier

Un enseignant flamand sur quatre présente un risque très élevé de burn-out, ressort-il d’une étude de l’UGent. Un sur six envisage même sérieusement d’abandonner son métier.

Une enquête de l’UGent, baptisée «Motivatiemonitor», a été menée au printemps auprès de 3.503 enseignants de 163 écoles flamandes par le psychologue de la motivation Maarten Vansteenkiste. Elle révèle qu’un professeur sur trois (32,96%) se dit mentalement épuisé et qu’une proportion similaire (31,36%) estime que sa charge de travail nuit à ses performances cognitives.

Outre le risque de burn-out (23,93%), 16,92% des enseignants interrogés pensent concrètement à abandonner leur métier, tandis que 21,4% y songent «modérément».

Selon les chercheurs, ces difficultés sont liées à la frustration de trois besoins psychologiques fondamentaux: l’autonomie, le lien avec les collègues et les élèves, et le sentiment de compétence. Fait marquant: 84,72% des enseignants présentant un risque élevé de burn-out obtiennent de mauvais scores sur ces trois piliers. Pour celles et ceux qui envisagent de quitter l’enseignement, c’est identique: 82,47% ressentent une forte frustration dans ces trois domaines.

Le rapport met en lumière un autre contraste: alors que les enseignants flamands se sentent fortement connectés à leurs collègues (78,25%) et élèves (85,83%), moins de quatre sur dix (39,09%) estiment disposer d’une forte autonomie en classe. La charge administrative et l’imposition de nouvelles tâches sans explication suffisante sont par ailleurs identifiées comme des facteurs de frustration.

Une rigueur dépassée

«L’autonomie ne signifie pas « carte blanche » pour l’enseignant. On ne peut pas leur donner simplement plus de liberté sans les accompagner», explique le psychologue Maarten Vansteenkiste. Ce dernier souligne également le manque de sentiment de compétence comme source de stress, seuls 61,23% des sondés se disant «très compétents».

La ministre flamande de l’Education Zuhal Demir (N-VA), fervente partisane du modèle anglais (strict), insiste régulièrement sur l’importance de l’ordre et de la structure en classe. La rigueur purement formelle est cependant dépassée, estime le psychologue. «Les récompenses externes activent bien les élèves, mais pas durablement. Si le système disparaît demain, la motivation s’évapore souvent elle aussi. On souhaite que les élèves choisissent de suivre les règles parce qu’ils en comprennent la valeur ajoutée, et non pour faire plaisir à l’enseignant.»

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