Ces trois dernières années, près d’un tiers des personnes qui planifiaient un projet d’attentat en Belgique étaient mineurs, selon l’Ocam. Si l’extrémisme d’inspiration islamiste djihadiste reste la principale motivation de ces jeunes, l’émergence de structures d’extrême droite est aussi une réalité.
Ces trois dernières années, près d’un tiers des personnes qui planifiaient un projet d’attentat en Belgique avaient moins de 18 ans, ressort-il du rapport annuel de l’Organe de Coordination pour l’Analyse de la Menace (Ocam) publié jeudi. Les autorités constatent une augmentation du nombre de mineurs dans les signalements reçus l’an dernier ainsi que dans la Banque de données commune T.E.R. Ils sont une trentaine à y figurer.
La plupart des signalements de menace (67%) et des auteurs potentiels correspondent au profil de « lone actor » (loup solitaire), mais les services ont également constaté une résurgence de cellules de petite taille, principalement dans un contexte djihadiste. Ces réseaux existent principalement en ligne et sont peu structurés. Ils se constituent autant de Belges que d’étrangers, généralement des jeunes, parfois mineurs, dépourvus d’antécédents extrémistes ou terroristes. Souvent, quelques individus prennent la tête de ces groupes et annoncent leur intention de commettre un attentat à terme.
Extrême droite et théories du complot
Ce même type de petite structure a été observé dans les milieux d’extrême droite. L’extrême droite en Belgique se manifeste essentiellement en ligne et elle regroupe principalement des jeunes, parfois même très jeunes. Ces derniers côtoient des extrémistes du monde entier et sont exposés à toutes sortes de théories du complot autour du grand remplacement ou de la « guerre des races » imminente qui se répandent de façon ingénieuse, à l’aide de mèmes ou de messages codés.
La grande différence actuelle entre le réseau extrémiste de droite et le terrorisme/l’extrémisme djihadiste réside dans la plus grande visibilité en ligne du premier, note l’Ocam. Les jeunes entrent dès lors plus facilement en contact avec la propagande extrémiste de droite.
La communauté juive parfois visée
En 2024, parmi les 287 signalements reçus, la majorité (57 %) ont été évalués comme représentant une menace faible (niveau 1). Un peu moins d’un tiers (31 %) des menaces ont été jugées d’un niveau moyen (niveau 2). Environ 12 % des menaces ont, à un moment donné, été jugées graves (niveau 3). Aucune menace n’a en revanche été jugée très grave et imminente (niveau 4).
Au niveau des cibles, l’actualité internationale et le conflit israélo-palestinien ont continué à influencer la nature de la menace. En effet, dans 15% des cas, la communauté juive était directement visée.
L’extrémisme d’inspiration islamiste djihadiste reste la principale motivation dans les signalements de menace (soit un peu plus de la moitié des cas).