D’autres prisons belges suivent Hasselt et n’acceptent plus de nouveaux détenus

L’action qui a débuté samedi à la prison de Hasselt est en train de s’étendre dimanche à d’autres établissements pénitentiaires du nord du pays, a-t-on appris auprès du syndicat socialiste ACOD (CGSP).

La prison limbourgeoise n’accueille plus de nouveaux détenus, en raison d’une action lancée samedi matin par le personnel de l’établissement. Les agents dénoncent la surpopulation carcérale et l’ont fait savoir aux syndicats et à la direction. Depuis lors, les prisons d’Anvers, de Malines et de Turnhout n’acceptent plus non plus de nouveaux détenus, selon le syndicat, qui n’exclut pas que d’autres établissements s’y ajoutent.

   Une grève de 24 heures avait déjà touché les prisons du royaume en janvier. Cette grève a été suivie d’une semaine d’actions, en février, dans les prisons de Flandre. Le front commun syndical a ensuite déposé un préavis de grève de 24 heures pour toutes les prisons belges, à partir du 14 mars à 22h00.

   Les syndicats exigent que le ministre de la Justice Paul Van Tigchelt soit présent à la concertation qui doit avoir lieu dans le cadre du dépôt de ce préavis de grève. Le ministre n’a pas encore réagi aux actions menées dans les prisons ce week-end.

   Par ailleurs, l’État belge doit actuellement un total de 2.700.000 euros d’astreintes à l’Ordre des barreaux francophones et germanophone de Belgique, Avocats.be. Une décision de la cour d’appel de Liège datant de décembre dernier contraint en effet l’État à mettre fin à la surpopulation dans les prisons. Toutefois, rien n’a été entrepris jusqu’à présent, a dénoncé vendredi Avocats.be lors d’une conférence de presse.

   Selon les chiffres du Service public fédéral (SPF) Justice publiés samedi, il y avait le 1er mars 12.316 détenus pour 10.743 places, ce qui signifie environ 15% de détenus supplémentaires par rapport à la capacité d’accueil. Un an plus tôt, au 1er mars 2023, on dénombrait 11.402 détenus pour 9.755 places, soit une surpopulation de près de 17%.

   Début mars, 250 détenus dormaient sur un matelas à même le sol dans les prisons du nord du pays.

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