© Belga Image

Courtois : « Une fois de plus, le football montre la voie au politique »

Stagiaire Le Vif

C’est officiel, la Belgique est candidate pour l’Euro 2020. À cette occasion, la compétition de football passera par différents pays européens et la Belgique souhaite obtenir le match d’ouverture. Analyse des obstacles et avantages de la Belgique avec Alain Courtois (MR), sénateur et Premier échevin de la ville de Bruxelles

Les principaux obstacles que rencontrera la Belgique dans sa candidature pour l’Euro 2020 sont connus par tous. Il suffit de jeter un oeil aux négociations qui auront été nécessaires afin d’avoir l’aval de tous les acteurs concernés par l’implantation du nouveau stade, pour voir que les difficultés institutionnelles inhérentes à notre système pourraient poser problème. De plus, seulement 13 villes seront choisies parmi une vingtaine de candidatures et il n’est pas sûr que la Belgique soit parmi les favoris. Enfin, les problèmes récurrents de mobilité dans la capitale pourraient aussi peser dans la balance au moment de la désignation du pays qui accueillera le match d’ouverture de cet événement important et médiatique. Ces arguments, Alain Courtois les connaît bien puisqu’il les entend depuis qu’il s’occupe de la candidature belge. Seulement, ils ne reflètent pas la réalité selon lui. Nous sommes revenus avec lui sur les principaux obstacles, mais aussi sur les atouts de la Belgique.

1. La complexité institutionnelle de la Belgique joue contre elle

« Je pense qu’avec la conférence de presse que nous avons tenue pour lancement de la candidature belge, nous avons vu ce qu’était une candidature inter-fédérale : gouvernement fédéral et régions, dont la Région flamande. Je ne suis pas inquiet, je sais que le football est plus fort que tout et en Belgique, c’est la seule chose dont on est sûr.

Moi je n’entends jamais dire à l’étranger que la Belgique est trop complexe. Dans le monde du football, c’est très simple : tout le monde sait bien que la Belgique était fondatrice de la FIFA et de l’UEFA. Nous avons aussi été les premiers à faire un Euro à deux pays. J’aimerai bien savoir comment un pays soi-disant trop compliqué institutionnellement a réussi à faire un Euro à deux pays, personne n’avait osé faire cela avant nous. Nous l’avons concrétisé et réussi et à l’époque tout le monde a dit que c’était le meilleur Euro jamais organisé. Donc, nous sommes considérés dans le monde du football comme de bons organisateurs. L’UEFA et la FIFA savent qu’avec la Belgique ils peuvent être rassurés, nous sommes toujours cités en exemple. »

2. Sur la vingtaine de candidatures, d’autres pays sont plus attrayants que la Belgique

Je pense que si la Belgique a un stade, elle aura le match d’ouverture. Pour l’UEFA, l’argument principal de la Belgique c’est l’expérience qu’elle possède. Comme nous le voyons, le monde du football montre une nouvelle fois la voie à suivre au politique. Le monde du foot fait l’Europe avant tout le monde, l’Europe au quotidien et l’Europe humaine. Pour faire comprendre aux gens que l’Europe existe, l’UEFA a décidé de faire l’Euro dans 13 villes. Et, alors que l’UEFA demande à la Commission européenne d’avoir de plus en plus de contact, je ne pense pas qu’elle puisse même hésiter à confier le match d’ouverture à Bruxelles. Ce serait une reconnaissance pour l’Europe et la Commission européenne. Je n’ai donc aucun doute à cet égard.

3. Bruxelles a un gros problème de mobilité qui pourrait lui desservir

La mobilité autour du nouveau stade est prévue dans le cadre du projet Neo avec un certain nombre d’investissements publics . Il est toujours plus facile d’aller voir un match à Bruxelles qu’à Wembley, à Istanbul ou à Rome. Le nouveau stade sera implanté près du ring, il ne sera plus dans la ville et le ring va aussi être modifié. Le plateau du Heysel va également être totalement changé.

Un besoin de reconnaissance internationale

Alain Courtois aimerait que l’on se concentre plus sur les atouts et points positifs de cette candidature belge. « Si nous étions en Angleterre ou en Allemagne, on verrait d’abord les points positifs avant les obstacles » nous explique-t-il. « Il faut souligner aussi, au-delà des difficultés à surmonter, qu’il est nécessaire pour Bruxelles d’avoir un grand événement sportif ou culturel. Je suis convaincu que c’est ça qui vous met sur la carte du monde et je pense que la Belgique a besoin de cela. La Belgique a besoin de montrer ses talents, ses richesses, sa diversité et son multiculturalisme qui se reflète via son équipe nationale. Je rappelle qu’il y a 133 firmes belges qui travaillent pour des grands événements sportifs comme les Jeux olympiques ou les Coupes du Monde et je ne vois pas pourquoi nous ne pourrions pas mettre ces firmes chez nous. Pour le pays c’est important d’avoir cette reconnaissance au niveau international. Si la capitale de l’Europe avait été ailleurs, il est sûr que les investisseurs auraient été ailleurs, mais elle est chez nous. Le match d’ouverture de l’Euro, nous l’avons fait en 2000 et nous le referons en 2020. »

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire