L’Institut fédéral des droits humains (IFDH) alerte sur un recul inquiétant du droit de manifester en Belgique, selon un rapport, cité dans Le Soir, faisant état d’autorisations dissuasives, de dérives policières, ou encore des sanctions.
L’IFDH constate l’érosion progressive du droit de manifester en Belgique, pourtant garanti par la Constitution et la Convention européenne des droits de l’homme. « Malgré l’absence d’interdiction générale, des mesures préventives et répressives, prises localement et cumulées, dessinent une tendance préoccupante », souligne Martien Schotsmans, directrice de l’IFDH.
Officiellement, la Belgique adhère au modèle de « gestion négociée de l’espace public« , fondé sur le dialogue entre police et organisateurs. Mais cette approche ne suffit plus à enrayer un glissement préoccupant. « Certaines procédures d’autorisations sont dissuasives« , explique Mme Schotsmans. En effet, la plupart des règlements communaux exigent une autorisation préalable du bourgmestre, à introduire plusieurs jours, voire semaines à l’avance. Certaines communes imposent aussi des conditions restrictives -sur la date, l’heure ou le lieu. Au-delà des interdictions collectives, certaines communes empêchent des individus de participer à une manifestation.
Même quand elles ne sont pas interdites, certaines manifestations donnent lieu à des pratiques inquiétantes, relève le rapport, comme la technique de la « nasse », encerclement policier prolongé, mais encore des contrôles d’identité systématiques, de la vidéosurveillance renforcée, des fouilles intrusives, des pressions sur les signes convictionnels.
« Malgré les risques et les restrictions croissantes, la contestation reste un pilier essentiel de la démocratie (…). Je n’ai qu’une chose à dire: continuez de manifester », enjoint Mme Schotsmans.