Un drone a survolé l’aéroport de Deurne, près d’Anvers, la nuit de samedi à dimanche. 24 heures après un incident au-dessus de la base militaire de Kleine-Brogel. Ce dimanche, c’est l’aéroport d’Ostende qui pose le même constat. Theo Francken réagit.
Des drones suspects ont été signalés samedi soir au-dessus de la base militaire de Kleine-Brogel. La police a déployé un hélicoptère après cette nouvelle détection pour poursuivre les appareils mais ni les drones, ni les pilotes n’ont été retrouvés. « Il y a en effet beaucoup de drones, il s’agit parfois d’un survol, qui n’implique rien. Mais il y a aussi des cas où les drones circulent pendant un certain temps au-dessus d’un domaine militaire. L’incident d’hier soir n’est pas un accident », explique Theo Francken. Ce week-end les aéroports de Deurne et d’Ostende ont également été concernés par des faits similaires.
Il y a pour l’instant peu d’informations autour du type de drones dont il s’agit. D’après le ministre, les drones repérés au-dessus de Kleine-Brogel ne sont pas de type commercial. « Il ne s’agirait pas de petits drones quadricoptères (des drones avec quatre hélices, disponibles en commerce, NDLR), mais de modèles plus grands. » Un brouilleur de drones, un appareil qui perturbe le signal radio, a également été activé cette nuit, mais il s’est avéré inefficace. « Nous cherchons encore à comprendre pourquoi. Peut-être fonctionnent-ils sur d’autres fréquences ou volaient-ils trop haut », explique M. Francken.
Des armes nucléaires américaines et des millions belges
C’est un secret de polichinelle que des armes nucléaires américaines sont stockées à la base aérienne de Kleine-Brogel qui abrite également les F-16 belges. Et à partir de 2027, des F-35 seront stationnés sur la base. Dans les deux cas, il s’agit de technologie de pointe. Theo Francken estime que l’incident de samedi soir relève de l’espionnage. « La façon dont ils opèrent, les lieux qu’ils survolent, ce qu’ils examinent et la durée de ces types de vol, ce ne sont pas des accidents », explique le ministre.
Le ministre de la Défense avait annoncé jeudi un plan de défense antidrones à hauteur de 50 millions d’euros qu’il présentera la semaine prochaine au conseil des ministres. « Il s’agit d’une méthode standardisée pour signaler un drone, mais aussi, bien sûr, de l’achat de systèmes antidrones et de toute une série de systèmes de détection. Des systèmes de triangulation permettent par ailleurs de localiser les pilotes. On peut certes abattre les drones, mais la question est de savoir où se trouvent les pilotes. » Les drones aperçus pourraient être pilotés à une distance de 20 à 30 kilomètres. Les premiers effets du plan drone devraient déjà se faire sentir ce mois-ci. « D’autres mesures prendront plus de temps : toute l’Europe est en train d’acheter des systèmes de défense », conclut-il.