Le gouvernement de la fédération Wallonie-Bruxelles impose à l’administration trois postes de « hauts représentants », désignés hors concours. Ils viennent s’ajouter aux délégués, qui devraient connaître ces jours-ci leur nouvelle affectation.
Les délégués à l’étranger de Wallonie-Bruxelles International (WBI), l’administration des relations extérieures francophones, sont sur des charbons ardents. Ils attendent depuis des mois le verdict du « mouvement diplomatique », qui a pris beaucoup de retard. Le comité de direction a reçu les desiderata des candidats – le poste qu’ils souhaitent obtenir – et a émis un avis provisoire.
Une proposition a été envoyée aux intéressés (15 délégués et 5 conseillers), qui ont quinze jours pour répondre. Un avis définitif du comité devrait être transmis cette semaine à Rudy Demotte, le ministre de tutelle de WBI, et soumis pour approbation au gouvernement de la fédération Wallonie-Bruxelles. Une simple formalité : pour une fois, nous dit-on de bonne source, le gouvernement s’est engagé à ne pas interférer politiquement dans le choix de l’administration. Il s’agit d’une « monnaie d’échange ». Car ce même gouvernement a, par ailleurs, imposé à WBI la création, au sein du réseau, de trois postes de hauts-représentants, désignés hors carrière et hors concours par l’exécutif.
L’opposition et les syndicats ont déploré ces parachutages, l’Inspection des Finances a remis un avis défavorable, et WBI prônait une procédure de nominations transparente. Trois postes en vue – Genève, New York et Mumbai – pour trois partis : le piston politique, qui a déjà fait beaucoup jaser lors des précédents mouvements diplomatiques, ternit une fois de plus l’image de la diplomatie francophone.
Olivier Rogeau