En Belgique, le parquet a accordé à 240 personnes la protection de l’alarme mobile anti-rapprochement (AMR). «C’est très peu» compte tenu de la fréquence des cas de harcèlement et de violences conjugales graves, estime une experte.
Pas moins de 240 personnes bénéficient de la protection de l’alarme mobile anti-rapprochement (AMR), ressort-il de chiffres communiqués par le ministre de l’Egalité des chances, Rob Beenders (Vooruit), en réponse à une question parlementaire, citée dans Het Belang van Limburg lundi.
L’AMR est une mesure de protection préventive qui prend la forme d’un bouton pas plus grand qu’une pièce de deux euros, porté sous les vêtements et connecté par Bluetooth à l’application 112 du smartphone de la victime. L’alarme permet d’avertir le centre d’urgence discrètement, et de bénéficier d’une intervention rapide de la police. Le dispositif est disponible partout en Belgique, après un projet pilote lancé à Gand en 2019. L’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes en coordonne son déploiement et surveille son fonctionnement.
« La décision d’accorder une alarme mobile anti-harcèlement revient au parquet« , explique le ministre Beenders. « Cette décision est prise sur la base d’une évaluation des risques », précise-t-il.
Anne Groenen, experte à la Haute-Ecole Louvain-Limbourg (UCLL), relève que « si l’on tient compte de la fréquence des cas de harcèlement et de violences conjugales graves, 240 alertes, c’est très peu ». Cette année, neuf femmes ont déjà été tuées par leur (ex-)partenaire en Belgique.