Remplacer son pare-brise coûte de plus en plus cher. © Getty Images/Westend61

Pourquoi le prix des pare-brise flambe: «Désormais, on remplace, on répare, on recalibre» 

Le coût de remplacement des pare-brise explose. La faute à la technologie, toujours plus présente sur ces vitres avant. Leur changement nécessite dès lors davantage de temps, de savoir-faire et de pièces détachées, ce qui fait grimper la facture.  

Si l’éclat n’est pas plus grand qu’une pièce de deux euros… L’automobiliste ne s’appauvrira pas trop. D’autant que le remplacement de la vitre avant d’un véhicule coûte cher, de plus en plus cher: autour de 1.000 euros, selon les données avancées par Carglass. Un sacré budget. «Entre 2022 et 2025,le prix d’achat d’un modèle courant a augmenté de 22% en moyenne, un calcul réalisé sur huit modèles fréquents auprès de différents fournisseurs», indique Charline Leroi, administratrice déléguée d’Autoglass Clinic, une entreprise de réparation et de remplacement de vitrage automobile. Une augmentation répercutée sur les clients. L’association de consommateurs Testachats indique toutefois n’avoir reçu que «très peu de plaintes à ce sujet» jusqu’à présent. 

Quid des causes?

Plus grands, plus sophistiqués, les pare-brise modernes coûtent plus cher que leurs prédécesseurs. «Au début des années 2000, ils étaient dotés de dix accessoires, dont des capteurs de pluie et de lumière. Aujourd’hui, il y en a 38», dénombre Charline Leroi. Parmi lesquels les systèmes Adas (Advanced driver-assistance system) ou d’aide à la conduite. Ils emploient des technologies avancées telles que l’assistance au maintien dans la voie, le freinage d’urgence automatique ou la reconnaissance des panneaux de signalisation.  

Objectif? Réduire les erreurs d’origine humaine. «Ces aides permettent d’éviter des accidents ou d’en limiter les conséquences lorsque ceux-ci se produisent malgré tout. Dans de nombreux cas, ces aides se matérialisent sous forme de caméras et/ou de capteurs positionnés directement sur le pare-brise des véhicules», détaille Christophe Dubon, responsable communication de la Febiac, la Fédération de l’industrie automobile et du cycle. Ce besoin de sécurité implique une production selon des normes strictes.

«Ces aides permettent d’éviter des accidents ou d’en limiter les conséquences lorsque ceux-ci se produisent malgré tout.»

«Un pare-brise est fabriqué en verre feuilleté pour lui éviter de voler en éclats en cas de choc, ce qui compromettrait tant la sécurité des occupants du véhicule que celle des autres personnes éventuellement présentes à proximité», prend pour exemple Christophe Dubon.  Sans ces aides à la conduite actives et passives, les voitures modernes ne pourraient être homologuées sur l’ensemble du marché de l’Union Européenne. «En 2022, la présence de tels systèmes est devenue obligatoire pour tous les nouveaux modèles», rappelle Caroline Ameloot, responsable presse de Carglass Belgique et Luxembourg. Plus seulement pour les marques premium, mais pour toutes les nouvelles voitures de tourisme et tous les utilitaires légers. Depuis 2024, l’obligation s’applique aussi à chaque nouveau modèle ou type de voiture.

D’où une augmentation généralisée des prix qui devrait se poursuivre, car le parc automobile se renouvelle et se modernise. «95% des voitures seront équipées de ces aides à la conduite d’ici deux ans», prévoit Benoit Godart, porte-parole Sécurité Routière de l’Institut Vias.  Outre la sécurité, les questions de design et de confort ne sont pas sans expliquer la hausse du coût de remplacement des pare-brises. «Ils peuvent être dotés de traitements spécifiques contre les UV, de films acoustiques ou d’éléments chauffants invisibles», rappelle Julie Frère, porte-parole de Testachats.  

«On répare, on remplace, on calibre»

Lorsque le recalibrage des caméras et capteurs s’avère nécessaire, le ticket de caisse peut s’avérer encore plus salé. «Avant, dans le vitrage de véhicule, on disait « on répare, on remplace ». Désormais, c’est « on répare, on remplace, on calibre »», résume Charline Leroi. Une opération qui demande du temps, du matériel adapté, un certain savoir-faire et une formation du personnel. «Le recalibrage requiert une main-d’œuvre plus qualifiée que celle nécessaire au remplacement d’un « simple » pare-brise», fait remarquer Christophe Dubon.  

«La crise mondiale d’approvisionnement provoquée par la pandémie de Covid a entraîné une pénurie de composants et une hausse générale des coûts de production et de transport.»

Le contexte économique est également à prendre en considération, avec l’inflation, notamment du prix de l’énergie et des matières premières nécessaires à la production. «La crise mondiale d’approvisionnement provoquée par la pandémie de Covid a entraîné une pénurie de composants et une hausse générale des coûts de production et de transport», contextualise Julie Frère. Le coût des pièces détachées a lui aussi connu un accroissement notable. «Pensez aux capteurs avancés et aux frais de transport de ces produits souvent fragiles et de grande taille», glisse Caroline Ameloot. 

Etre assuré pour le bris de glace pour limiter les surprises

Les routes n’étant pas toujours en très bon état, Benoit Godart recommande donc de disposer d’une assurance bris de glace. Ainsi, pour ses détenteurs, Carglass s’engage sur son site web à une réparation ou à un remplacement de la vitre «généralement»«gratuit» ou plutôt sans avance de frais. «Dans la vie d’un automobiliste, un impact survient assez fréquemment. Des gravillons peuvent surgir sur le pare-brise ou bien des cailloux d’une cargaison mal arrimée», alerte le porte-parole de Vias. Pour éviter un remplacement coûteux en cas d’absence d’assurance dédiée, il vaut mieux se rendre rapidement chez un garagiste afin de faire réparer l’éclat. Mieux vaut prévenir que guérir.  

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire