La Mazda MX-5 offre le meilleur rapport plaisir/prix.

Le cabriolet a-t-il encore un avenir?

Urbain Vandormael Spécialiste voitures  

Les ventes de cabriolets enregistrent une baisse. A a-t-il encore un futur pour ces voitures? Faut-il leur dire adieu?

Petit rappel en guise d’introduction. Durant l’été 1903, Mercedes-Benz présente deux modèles qui inaugurent une nouvelle ère en matière de mobilité. La Simplex Touring Car et la Simplex Phaeton sont en réalité des calèches de luxe, motorisées par un gros moteur à combustion de faible puissance. Pour alléger le véhicule, les concepteurs ont renoncé à un toit fixe. Le cabriolet est né, marquant le début d’une success story jalonnée de protagonistes inoubliables. Combien de temps cette histoire continuera-t-elle? La réponse est plus incertaine que jamais.

La raison dit non, le cœur dit oui

Les cabriolets ont toujours été le symbole de la gloire et du pouvoir, du glamour et du luxe. Par leur allure élégante et leur prix élevé, ils évoquent la réussite et la richesse. On les voit régulièrement dans des films et des spots publicitaires. Ils sont également associés au fait de voir et d’être vu, ce qui leur a souvent valu l’étiquette de «voiture de femme». Comme si la vanité n’existait pas chez les hommes. Interrogés au sujet du «genre» des cabrios, les constructeurs automobiles ne donnent pas de réponse claire: qui conduit quelle voiture dépend d’abord de la marque et du prix.

Il ne fait aucun doute que les cabriolets évoquent le soleil et les vacances. Ils ont aussi une séduisante élégance, font battre les cœurs plus vite et renvoient une image de rêve, qui masque le fait qu’ils présentent aussi des inconvénients notables.

«Les cabriolets ont souvent un coffre relativement petit et/ou difficilement accessible, ce qui les rend de fait inadaptés comme première voiture du ménage ou comme véhicule de voyage.»

Qui roule à ciel ouvert respire des gaz d’échappement nocifs, non filtrés, et risque un coup de soleil les jours ensoleillés. Les cabriolets sont aussi généralement plus chers et moins confortables qu’une berline, un coupé ou un SUV. Ils ont souvent un coffre relativement petit et/ou difficilement accessible, ce qui les rend de fait inadaptés comme première voiture du ménage ou comme véhicule de voyage.

De plus, tous les cabriolets ne se valent pas. Selon le nombre de places, le niveau de confort et le type de toit, on parlera de cabriolet, de convertible, de roadster ou de coupé-cabriolet. Ce dernier, doté d’un toit rigide escamotable, a complètement disparu du marché. Le roadster classique à deux places avec toit souple est la forme la plus pure de conduite à ciel ouvert et offre aussi le plus de plaisir de conduite. Les capotes en tissu sont devenues plus robustes et sont désormais très bien isolées contre le froid et le vent. Elles pèsent également moins lourd et prennent moins de place dans le coffre.

On remarque que les marques premium allemandes sont surreprésentées dans ce segment de niche. Les marques françaises ont même complètement retiré les cabriolets de leur gamme. Elles réalisent leurs bénéfices grâce à de petites marges sur de grands volumes, mais pour cela, le public du cabriolet est trop restreint.

Le Cyberster est le premier roadster électrique de MG.

Reste une poignée de cabriolets exclusifs produits par des marques anglaises et italiennes de voitures de sport: Aston Martin, Bentley, Rolls-Royce, Ferrari ou Maserati. Et sans oublier l’éternellement jeune Mazda MX-5, made in Japan.

A l’occasion du 100e anniversaire de la célèbre marque anglaise de voitures de sport MG, désormais chinoise, le constructeur a lancé fin de l’année dernière la Cyberster, le premier roadster 100 % électrique made in China. L’offensive chinoise se poursuit donc aussi sur ce terrain.

Les cheveux dans le vent

La Mazda MX-5, commercialisée depuis 1989, est entre-temps devenue le roadster biplace le plus vendu au monde. Avec un prix d’entrée de 35.399 euros, elle est également de loin la moins chère des trois roadsters évoqués ici. La MX-5 est une véritable artiste de la route. La combinaison du châssis SKYACTIV léger et particulièrement rigide, de la suspension à double bras à l’avant et de la suspension multibras à l’arrière procure énormément de plaisir de conduite.

Grâce à son centre de gravité bas et à une répartition du poids idéale, la MX-5 ne souffre ni de sous-virage ni de survirage. Si, dans un excès de confiance, vous abordez un virage en épingle trop rapidement, la voiture se laisse corriger facilement. Et si les choses tournent mal, une assistance à la conduite réactive intervient immédiatement.

En raison des strictes normes européennes en matière d’émissions, la MX-5 n’est désormais disponible qu’avec un moteur quatre cylindres de 1,5 litre développant 132 ch. C’est regrettable, car le moteur 2 litres constituait le partenaire idéal pour ce roadster au format de poche. Mais même sans cela, elle séduit dès les premiers mètres et en toutes circonstances, notamment grâce à la boîte manuelle à six rapports, aux débattements courts, qui se montre très fluide. Celle-ci permet de maintenir le moteur dans les hauts régimes et d’attaquer les virages avec vigueur. Grâce à un bon rapport poids/puissance, la MX-5 passe de 0 à 100 km/h en 8,3 secondes et consomme entre 6,5 et 7,5 l/100 km. Et les taxes restent relativement faibles.

«La MX-5 donne plutôt l’impression d’un costume italien taillé sur mesure.»

Il ne faut pas attendre d’une voiture de 3,9 mètres une grande habitabilité. La MX-5 donne plutôt l’impression d’un costume italien taillé sur mesure. Les sièges sport offrent un bon maintien du corps, la capote en toile peut être ouverte et refermée manuellement en un tour de main. Le volume du coffre, de 130 litres, reste assez limité pour qui souhaite entreprendre un voyage de plusieurs jours à son bord.

Il n’y a pas un immense espace à l’intérieur d’une voiture de 3,9 mètres. La MX-5 ressemble davantage à un costume italien sur mesure.

Les portes papillon donnent des ailes à la MG Cyberster

Pendant des décennies, MG a été synonyme de voiture de sport anglaise de qualité, abordable. Au début des années 1980, la marque a disparu dans un silence relatif. Depuis quelques années, MG est de retour sur le marché, cette fois en tant que marque chinoise qui veut rendre la conduite automobile accessible à tous. La vedette en est la Cyberster 100% électrique, avec des portes papillon.

La nouvelle venue (4,535 m x 1,913 m x 1,329 m) a une allure spectaculaire. Elle a été conçue dans un studio londonien par des designers européens au sens aigu des proportions justes. Elle doit sa répartition de poids idéale 50/50 à des ingénieurs chinois astucieux. La combinaison d’un centre de gravité bas et d’une batterie lourde assure une excellente adhérence. Cheveux au vent, on ressent physiquement les forces G dans les virages.

Avec une puissance de 510 ch, la Cyberster GT passe de 0 à 100 km/h en 3,2 secondes de façon sensationnelle, une expérience de conduite à couper le souffle qu’on ne peut pas vivre au volant d’un confortable cabriolet quatre places avec suspension pneumatique et pare-vent.

La Cyberster Trophy, dotée d’un seul moteur électrique et d’une puissance de 340 ch, est un peu moins rapide (de 0 à 100 km/h en 5 secondes) et n’a pas de transmission intégrale. En contrepartie, elle coûte 4.500 euros de moins que la GT, qui est affichée à 69.990 euros.

La MG Cyberster GT est incroyablement rapide.

La différence de puissance se traduit également par une différence de consommation et d’autonomie. La Trophy affiche une autonomie WLTP de 507 kilomètres, contre 433 kilomètres pour la GT. En conditions de conduite et météo normales, on atteint une autonomie respective de 425 et 360 kilomètres. Si l’on utilise constamment toute la puissance, l’autonomie peut tomber à la moitié au maximum. La batterie, d’une capacité nette de 74,4 kWh, est la même dans les deux versions. Le temps de charge de 10 à 80% est de 38 minutes.

«Avec ses spectaculaires portes papillon et ses accélérations fulgurantes, la Cyberster semble destinée à jouer un rôle principal dans un prochain film de James Bond.»

Avec ses spectaculaires portes papillon et ses accélérations fulgurantes, la Cyberster semble destinée à jouer un rôle principal dans un prochain film de James Bond. Le tableau de bord, avec trois écrans dans le champ de vision du conducteur, a également une allure futuriste, avec toutefois la remarque que leur disposition originale nuit à la fonctionnalité. Le volume du coffre, de 249 litres, est suffisant pour un long week-end. il faut retenir que la Cyberster est respectueuse de l’environnement, offre une conduite exceptionnelle, un excellent rapport qualité-prix, et attire les regards admiratifs grâce à ses spectaculaires portes papillon. Le plaisir de conduite qu’elle procure en silence est inoubliable.

L’originalité se fait au détriment de la fonctionnalité. Nobody is perfect.

The sky is the limit

La Mercedes-Maybach SL 680 clôt la sélection. Bien qu’elle soit équipée d’un moteur V8 biturbo de 4 litres développant 585 ch et qu’elle passe de 0 à 100 km/h en 4,1 secondes, l’accent est davantage mis sur le luxe pur et le cruising confortable que sur la performance sportive. La transmission intégrale variable et la direction de l’essieu arrière assurent en toutes circonstances une excellente traction, une tenue de route sûre et un comportement agile et stable. La consommation moyenne dépend fortement du style de conduite et varie entre une sobre valeur de 11 l/100 km et une consommation gourmande de 15 à 16 l/100 km.

Il y aura toujours un public pour la Mercedes-Maybach SL 680.

La nouvelle venue est richement parée de chrome, du discret aileron sur le capot au cadre du pare-brise en passant par les bas de caisse. La capote parfaitement isolée est recouverte d’un tissu noir clair avec un motif Maybach anthracite. L’arrière du véhicule est marqué par des feux arborant la signature lumineuse Maybach. A l’intérieur, le cuir nappa blanc cristal domine, doux au toucher et d’un raffinement élégant.

Naturellement, la Mercedes-Maybach SL 680 est dotée des systèmes d’assistance et d’infodivertissement les plus modernes, et ne produit pas le rugissement assourdissant du moteur de la Mercedes-AMG 63. Ici, c’est le plaisir silencieux qui prime, et la Mercedes-Maybach SL 680 offre les conditions idéales pour en profiter. Mission accomplie.

Pour être complet: le prix de base de ce bijou s’élève à 263.780 euros (TVA incluse). En pratique, le prix final de la facture dépasse le plus souvent les 300.000 euros. Celui ou celle qui peut et veut investir une telle somme dans une voiture souhaite également y apposer une touche personnelle. Pour des conseils spécialisés, il ou elle peut s’adresser aux experts du département Manufaktur de Mercedes-Maybach. En principe, chaque souhait peut être exaucé. Ainsi, le cabriolet revient à ses origines: un objet de désir pour les riches et puissants de ce monde. Tant qu’il y aura une demande, il y aura une offre. Dans le cas de MG, celle-ci vient même d’une région totalement inattendue.

Le cuir nappa blanc cristal au toucher si doux est fourni de série.

 

 

 

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