(Belga) Les Etats-Unis ont formellement reconnu pour la première fois mercredi avoir tué l’imam radical Anwar Al-Aulaqi ainsi que trois autres ressortissants américains lors de frappes anti-terroristes depuis 2009.
Dans une lettre envoyée au Congrès, le ministre de la Justice Eric Holder a admis que Washington était à l’origine de la mort de l’imam Aulaqi au Yémen en 2011. Les trois autres, dont le fils d’Aulaqi, n’étaient pas spécifiquement visés, a-t-il précisé dans ce document publié à la veille d’un discours du président Barack Obama sur sa politique antiterroriste. Anwar Al-Aulaqi, né aux Etats-Unis dans une famille yéménite, avait été abattu dans un bombardement de drone au Yémen, ainsi que deux autres Américains: son propre fils de 16 ans, Abderrahmane Al-Aulaqi, et Samir Khan, propagandiste en anglais d’Al-Qaïda. Aulaqi était accusé par Washington d’être l’inspirateur de la branche d’Al-Qaïda au Yémen, et d’avoir été impliqué dans une série de tentatives d’attentats, dont celle conduite sur une compagnie aérienne américaine à Noël 2009 par un jeune Nigérian qui avait caché des explosifs dans ses sous-vêtements. La mort d’Anwar Al-Aulaqi avait été qualifiée par le président Barack Obama de « coup très dur à la branche la plus active d’Al-Qaïda ». Mais l’administration américaine n’avait jamais formellement reconnu qu’elle était à l’origine de la frappe de drone qui lui avait coûté la vie. Le ministère américain de la Justice, confronté aux critiques d’associations de défense des droits de l’homme, a affirmé avoir mis sur pied un argumentaire encadrant de telles éliminations d’Américains à l’étranger, qui entrent directement en conflit avec le droit à bénéficier d’une procédure judiciaire disposé par la Constitution. Ces éliminations ne peuvent par exemple être opérées que dans le cas où la personne visée ne peut être capturée. (Belga)