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Votre profil Facebook influence votre banquier lors de l’accord d’un prêt

Stagiaire Le Vif

On savait déjà que les patrons d’entreprise allaient jeter un oeil sur le profil Facebook de leurs futurs employés avant de les embaucher. On savait moins que certains banquiers se renseignaient aussi sur les réseaux sociaux avant d’accorder un prêt.

D’après le site d’information américain Mother Jones, mieux vaut soigner sa page Facebook ou faire attention à ses tweets lorsqu’on espère obtenir un prêt aux auprès d’une banque américaine.

Certains instituts financiers considèrent la présence sur les réseaux sociaux comme une preuve de solvabilité. Ainsi, l’entreprise de prêt en ligne « LendUp », basée à San Francisco, prend en compte le nombre d’amis ou de followers des candidats et la fréquence de leurs interactions sur Facebook, Twitter ou LinkedIn avant de leur accorder un crédit. « Lenddo », une banque qui prête de l’argent à destination des pays en développement, refuse quant à elle, tout prêt à ceux qui comptent parmi leurs amis l’un de leurs mauvais payeurs. Inquiétant quand on sait que certaines de nos amitiés virtuelles ne sont souvent que de simples connaissances, voire parfois même des inconnus.

Pas seulement aux États-Unis

Cette nouvelle sorte d’investigation s’exporte également hors des frontières américaines. « Kreditech », une banque allemande (présente en République Tchèque, en Russie et en Australie) collecte des informations sur ses clients un peu partout sur le net, notamment sur eBay ou Amazon . Elle recueille également des informations en analysant la manière dont un internaute complète les formulaires de demande de prêts en ligne. Par exemple, vos chances d’en obtenir un augmentent si vous passez beaucoup de temps à vous renseigner sur ledit prêt. À l’inverse, si vous remplissez le formulaire en lettres capitales, ou sans aucune majuscule, c’est très mauvais signe.

« Individuelles, les statistiques n’indiquent pas grand-chose, mais elles peuvent dessiner une bonne ou mauvaise image du demandeur une fois rassemblées », explique Sebastian Diemer, co-fondateur de Kreditech à CNN.

« Le Far West des données financières »

Ces investigations sur le net sont possibles, car elles sont entourées d’un flou juridique. « Il n’y a aucune règle. C’est le Far West des données financières », constate Jeff Chester, directeur du Center of digital democracy.

Aucune loi n’oblige, en effet, ces nouvelles banques en ligne à expliquer à leurs clients pourquoi leur candidature est rejetée, comme c’est le cas pour les instituts de crédit traditionnels. Les associations de défense des consommateurs réclament un changement juridique afin d’éviter toute discrimination.

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