(Belga) Le président birman Thein Sein, crédité de profondes réformes politiques depuis deux ans, a promis mardi la libération prochaine de tous les prisonniers de conscience, ajoutant que les autorités examinaient chaque dossier avec attention.
« Je veux qu’aucun authentique prisonnier de conscience ne soit en prison », a déclaré l’ancien général dans un discours à la radio, affirmant que tous ceux qui seraient considérés comme tels seraient « libérés bientôt ». « Ceux qui ont commis des crimes tels que des violences, un meurtre, un viol mélangés à la politique » seront en revanche écartés de toute amnistie, a-t-il précisé, une disposition qui pourrait exclure un certain nombre de rebelles des minorités ethniques. Le gouvernement a libéré des centaines de prisonniers politiques en plusieurs phases, dans le cadre d’un puissant mouvement de réformes qui a aussi permis l’abolition de la censure, l’autorisation des manifestations et l’élection comme députée de l’opposante Aung San Suu Kyi. Ces prisonniers étaient évalués à quelque 2.000 personnes avant l’auto-dissolution de la junte, en mars 2011. Le nombre de ceux qui restent encore derrière les barreaux reste sujet à discussion, mais des défenseurs des droits de l’Homme évoquent un chiffre autour de 200. Les autorités ont créé il y a quelques mois un comité en charge du dossier, notamment pour « définir » les prisonniers de conscience au sein de la population carcérale. « Nous ne voulons tirer aucun profit politique » de ce dossier, a ajouté Thein Sein, en réponse à certaines critiques qui l’accusent de faire des prisonniers de conscience une monnaie d’échanges avant les importantes échéances diplomatiques du pays. (Belga)