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Tourisme médical : rentable mais pas sans risques

Dents neuves en Hongrie, prothèses mammaires en Tunisie, chirurgie cardiaque en Inde… Le tourisme médical est un marché en plein essor. Les prix attractifs sont pourtant rarement synonyme de « risque zéro ».

Aujourd’hui des centaines de milliers de personnes voyagent à travers le monde à des fins médicales. Ce que les Occidentaux ne peuvent pas trouver chez eux ou à des prix trop onéreux, ils vont le chercher en Inde, dans les pays de l’Est ou encore en Afrique du Nord. Ces nouveaux eldorados de la santé proposent des opérations en tous genres à des prix défiants toute concurrence.

Selon une étude de Deloitte, le tourisme médical représentait déjà 4 % du marché touristique mondial en 2008, soit 46 milliards d’euros. D’ici 2015, 20 millions de personnes pourraient se rendre à l’étranger pour avoir recours à des opérations médicales de toutes sortes.

Américains, Britanniques et Allemands sont les plus friands

La pratique du tourisme médical est surtout développée chez les Allemands et les anglo-saxons. Selon le Telegraph, 2,65 millions de Britanniques ont déjà voyagé pour bénéficier de soins médicaux à l’étranger ou prévoient de le faire. Cela représente un anglais sur vingt.

Il n’existe aucun chiffre précis concernant le nombre de Belges qui pratiquent le tourisme médical. Cependant, la Belgique est un pays très apprécié pour venir se faire soigner. En 2006, la Belgique accueillait déjà près de 35.000 patients étrangers par an, essentiellement des Britanniques et des Néerlandais. Ce succès est principalement dû aux prix, de 20 à 50 % moins cher qu’au Royaume-Uni, ainsi qu’aux délais d’attente réduits.

Inde, le nouvel eldorado du bistouri

Rien qu’en Inde, on évalue le marché du tourisme médical à près de deux milliard d’euros d’ici 2012. Ce secteur devrait connaître une croissance de plus de 30 % dans les cinq prochaines années, d’après le professeur Johann Pitout, spécialiste des maladies infectieuses de l’université de Calgary au Canada.

Tentés par les prix concurrentiels, les prétendues technologies de pointe et la possibilité d’allier séjour médical et touristique, les Occidentaux sont, en effet, de plus en plus nombreux à choisir le pays du Taj Mahal pour se faire opérer. Les agences de tourisme médical n’hésitent pas à faire miroiter à leurs clients une qualité de soins équivalente à celle trouvée de leur propre pays.

Et, pourtant, selon Johann Pitout, les risques d’infections sont loin d’être insignifiants. La bactérie NDM-1, ultra-résistante aux antibiotiques, a d’ailleurs été décelée chez des patients qui s’étaient fait soigner en Inde et au Pakistan. Il recommande donc à tous les patients s’étant fait traiter là-bas de le préciser dès leur retour à leur médecin traitant afin d’éviter la propagation de cette gène.

E. M.

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