Solstice d'été à Stonehenge. © Reuters

Site préhistorique de Stonehenge: certains défunts seraient d’origine galloise

Le Vif

Des chercheurs ont réussi à lever un coin du voile sur l’origine des individus enterrés à Stonehenge, le célèbre site mégalithique préhistorique anglais: certains viendraient de l’ouest du Pays de Galles, tout comme certaines pierres du monument.

Situé dans la plaine de Salisbury dans le sud-ouest de l’Angleterre, Stonehenge se compose de plusieurs ensembles concentriques de pierres. Commencée il y a 5.000 ans, son édification s’est faite en plusieurs étapes.

« On savait déjà par de précédentes études que les +pierres bleues+, utilisées au début de la construction de ce site néolithique, provenaient du Pays de Galles », déclare à l’AFP Christophe Snoeck, principal auteur de l’étude publiée jeudi dans Nature Scientific Reports. « Mais on ignorait l’origine des individus enterrés à Stonehenge » car ils ont été incinérés préalablement, ce qui empêche l’analyse ADN.

Grâce à une technique d’analyse isotopique utilisée sur de petits fragments d’os de défunts, les scientifiques ont démontré que sur 25 individus examinés, 10 d’entre eux, « soit 40% », n’habitaient pas près de Stonehenge « pendant la dizaine d’années qui a précédé leur mort ».

Ils venaient de plus loin et pour certains de l’ouest du Pays de Galles, souligne Christophe Snoeck.

Or l’on sait depuis les années 1920 que les « pierres bleues » de Stonehenge (deux roches volcaniques, la dolérite et la rhyolite) proviennent des collines de Preseli, au Pays de Galles, à plus de 200 kilomètres de là.

Tout cela « suggère que les habitants des monts Preseli ne se sont pas contentés de fournir les +pierres bleues+ rangées en cercle de Stonehenge mais qu’ils se sont déplacés en même temps que ces pierres et qu’ils ont été enterrés sur le site », avance John Pouncett, de l’Ecole d’archéologie d’Oxford, coauteur de l’étude.

Cette découverte a été rendue possible par des avancées récentes en datations isotopiques (au strontium), qui ont permis d’analyser des restes incinérés à très hautes températures.

Christophe Snoeck, qui est chimiste de formation, a été l’un des moteurs de ces progrès expérimentaux, alors qu’il effectuait son doctorat à l’Ecole d’archéologie d’Oxford. Il est à présent à l’université VUB (Vrije Universiteit Brussel) de Bruxelles.

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