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Rosetta bouleverse les certitudes des scientifiques sur l’origine de l’eau sur Terre

Stagiaire Le Vif

Les premières mesures de la comète « Tchouri », réalisées par l’instrument Rosina, de la mission Rosetta, bouleversent les théories actuelles sur l’origine de l’eau sur Terre.

Située à 500 millions de kilomètres de la Terre, la comète 67P/Tchourioumoc-Guérassimenko, alias « Tchouri », est passée au crible depuis l’été dernier par la sonde européenne Rosetta. Et, déjà, certains résultats étonnent les scientifiques: d’après les premiers rapports, il semblerait effectivement que l’eau détectée sur la comète n’aurait pas la même origine que celle contenue sur Terre. Une théorie contraire à celles émises jusqu’ici, avance Le Monde.

Explications : dans les molécules d’eau, symbolisées par l’acronyme H2O, les atomes d’hydrogènes (H), ne sont pas tous exactement identiques. Certains, deux fois plus lourds, appelés deutérium (D), remplacent parfois l’hydrogène de l’eau : sur « Tchouri », cela arrive 300 fois plus souvent que sur Terre.

Ce rapport constitue un indicateur clé pour déterminer l’origine de l’eau et comprendre le rôle qu’ont pu jouer les comètes ou les astéroïdes dans son apparition, éclaire futura-sciences. En effet, les différents corps qui composent le Système solaire (Terre, planètes, astéroïdes et comètes) ont, au départ, été formés à partir du même nuage. Ils ont ensuite évolué différemment en fonction de leur exposition au rayonnement solaire. Fort éloignées du Soleil, les comètes n’ont pratiquement pas évolué, faisant dès lors office de témoins privilégiés des conditions qui prédominaient lors de l’apparition du Système solaire. La composition de leurs principaux constituants (dont l’eau) fournissent ainsi des informations précieuses pour décrire le processus de formation du Système solaire, et notamment l’origine de l’eau sur Terre.

L’origine de la Terre et de « Tchouri » ne serait donc pas la même. « Voilà une phase scientifique qui débute sur un résultat fantastique », se réjouit Matt Taylor, le responsable scientifique de Rosetta à l’Agence spatiale européenne. « Et il va y en avoir beaucoup d’autres. » Les prochains résultats sont attendus dès la semaine prochaine à la conférence de l’Union américaine de géophysique.

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