image d'illustration © iStock

Les microbes évoluent très vite

Depuis mercredi, environ 200 experts internationaux dans l’étude des pathogènes sont réunis à l’Institut de médecin tropicale (IMT) d’Anvers à l’occasion de la 13e conférence internationale d’épidémiologie moléculaire et de génétique de l’évolution des maladies infectieuses (MEEGID). Ils débattent jusque vendredi de l’évolution des microbes et des moyens qu’ils disposent pour les surveiller.

« Les microbes évoluent très vite. Ils voyagent énormément mais nous disposons des outils pour les surveiller », explique le professeur Jean-Claude Dujardin, chef du département de sciences bio-médicales de l’IMT et co-organisateur de la conférence.

Le but des MEEGID est « d’échanger entre scientifiques qui travaillent sur des pathogènes et des maladies différents. Cela décloisonne nos disciplines ». Le point commun entre tous les experts est l’étude de la distribution, des déplacements et de l’évolution des pathogènes avec des outils moléculaires.

Le changement des microbes est notamment dû aux migrations humaines, indique M. Dujardin. « Par le passé, des souches dangereuses de la tuberculose ont migré depuis la Chine vers l’Europe via la route de la soie ».

Les activités humaines jouent également un rôle. Le professeur cite comme exemple le « docteur shopping », c’est-à-dire changer de médecin pour en trouver un qui nous convienne. « Des études ont montré qu’à chaque fois que le patient fait son ‘shoppping’, il contamine les gens présents » au même endroit.

Le réchauffement climatique intervient aussi, surtout pour les microbes qui se transmettent via les insectes. « C’est le cas de Zika ou du paludisme. Les microbes suivent le déplacement des insectes vecteurs ».

La transmission de l’animal vers l’homme a aussi été une question abordée dans différents exposés. « En termes de surveillance, il faut y faire très attention même si on ne peut pas prévenir cette évolution ».

Le professeur conclut qu’à côté des microbes connus, tels que Zika ou Ebola, « il en existe bien d’autres dont nous devons nous préoccuper, sans tomber dans la paranoïa ».

Contenu partenaire