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Les espèces évoluent plus vite que prévu en milieu urbain

Le Vif

Les différents oiseaux, rongeurs ou encore les plantes s’adaptent à l’environnement urbain beaucoup plus rapidement que les scientifiques ne le pensaient.

Dans un article écrit pour le New York Times, Menno Schilthuizen, biologiste spécialiste de l’évolution, explique que les espèces évoluent, sous nos yeux, sans qu’on le remarque. Il prend le cas du merle. Ce dernier, qu’on peut observer aujourd’hui dans nos villes, est sensiblement différent de celui qui vivait il y a 200 ans. A cause de l’hostilité urbaine, l’oiseau a dû s’adapter à un milieu défavorable. Cette évolution génétique se remarque notamment par un bec plus long et un chant plus haut (pour se faire entendre au milieu de la pollution sonore). Ce phénomène concerne d’autres espèces que le merle. Par exemple, la souris blanche que l’on peut trouver dans certains parcs de New York est plus résistante aux métaux lourds, probablement car les sols y sont remplis de plombs et de chrome.

Cela peut aussi concerner les plantes, ajoute Slate. Des chercheurs de l’université de Montpellier l’ont remarqué avec le crepis, plante vivace à fleurs jaunes. Elle produit généralement deux gabarits de graines (légères et lourdes). Or, depuis un certain temps, elle produit moins de légères car, susceptibles d’être emportées par le vent sur une surface dure (bitume par exemple), elles ont moins de chance de pousser.

Changement des habitudes des biologistes

Les biologistes ont souvent cru qu’il fallait des milliers d’années à une espèce pour évoluer. Mais l’évolution peut en réalité être plus rapide, en particulier dans les milieux hostiles, où la sélection naturelle se fait de manière plus brute. Ce phénomène change aussi les habitudes des scientifiques. « Nous, les biologistes spécialistes de l’évolution, sommes en train de troquer nos équipements d’expédition contre des tickets de métro. Nous étudions désormais l’herbe des villes et les moustiques domestiques au lieu des orchidées de la jungle et des oiseaux des montagnes « , écrit Menno Schilthuizen. (OL)

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