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Jean-Pascal van Ypersele, le pape du climat

Olivier Rogeau
Olivier Rogeau Journaliste au Vif

A 58 ans, le  » Monsieur climat  » belge se voit bien devenir, début octobre, le nouveau président du Giec. Un poste exposé pour ce scientifique et négociateur tenace, honni par les climato-sceptiques.

A quelques jours du scrutin qui fera peut-être de lui le « numéro 1 » d’un organisme onusien très médiatisé, Jean-Pascal van Ypersele a l’air aussi serein qu’un moine dans sa thébaïde. « Je suis optimiste, l’élection se présente bien », glisse le climatologue, sourire en coin. Le soir du 6 octobre prochain, ou le 7 au matin, il saura s’il accède à la présidence du Giec, le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat.

Pour glaner un maximum de voix, « van Yp » s’est rendu, en dix-huit mois, dans plus de 60 pays. Soit des centaines d’heures de vol et des décalages horaires à répétition. Mais ce marathon planétaire n’a pas été pour lui une épreuve, confie-t-il. « C’était passionnant, et je ne ressens pas trop le jetlag. Surtout, un peu de sommeil me suffit pour récupérer. J’ai dû hériter d’excellents gènes : mon oncle, Jacques van Ypersele de Strihou, chef de cabinet des rois Baudouin et Albert II, a, lui aussi, une énorme capacité de travail. »

Sa campagne électorale, qui se poursuit ces jours-ci au Brésil, au Nicaragua, en Equateur, puis à New York et à Zagreb, ne l’a pas empêché de mener à bien plusieurs projets personnels : fin juin, il s’est remarié ; il vient d’obtenir un permis de bâtir pour des travaux de rénovation énergétique à sa maison de Vieux-Sart, en Brabant wallon ; et dans quelques jours, il sort, chez De Boeck, un ouvrage consacré à son parcours et au rôle du Giec (Une vie au coeur des turbulences climatiques).

Né à Bruxelles en 1957, le Pr van Ypersele se passionne pour le climat depuis trente-six ans. Issu d’un milieu aisé – une famille de la noblesse catholique -, le petit Jean-Pascal rêve d’abord de devenir explorateur, ingénieur ou même… Premier ministre ! Il a de qui tenir : son arrière-grand-père, Henry Carton de Wiart, a été chef du gouvernement belge en 1920-1921, plusieurs fois ministre entre 1911 et 1950 et un fervent défenseur de Léopold III durant la Question royale. « J’aurais beaucoup aimé le connaître, avoue le professeur de l’UCL. Père de la loi de 1912 sur la protection de l’enfance, il a aussi été l’avocat de l’abbé Daens, ardent défenseur de la classe ouvrière à la fin du XIXe siècle. Il est aussi l’auteur, en 1905, d’un roman de chevalerie, La Cité ardente, qui a donné à la ville de Liège un nouveau surnom. » Jean-Pascal van Ypersele ne cache pas tout ce qu’il doit aux siens : « J’ai baigné dans un climat familial riche de contacts avec le service public. Cela vous donne une haute idée de ce que la politique peut représenter en tant qu’art de gouverner la cité pour le bien commun. »

L’intégralité du portrait dans Le Vif/L’Express de cette semaine. Avec :

  • sa jeunesse scientifique et militante
  • le vaste réseau de soutien à sa candidature
  • ses atouts
  • ses relations avec le Palais royal

– sa foi

– ses affrontements avec les climato-sceptiques

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