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Des seniors de plus en plus forts en marathon

Les marathoniens sont, en moyenne, de plus en plus âgés… Mais courent de plus en plus vite. C’est ce que révèle une étude française qui s’est penchée sur les résultats de la course organisée à New York.

Après l’âge de 40 ans, la préoccupation qui habite la quasi-totalité des individus de notre société est celle du « bien vieillir »: prendre soin de sa santé, manger sainement, faire du sport… Bref, garder la forme.

Cet intérêt croissant aux bénéfices du sport sur leur bien-être a amené les chercheurs Romuald Lepers et Thomas Cattagni, de l’Unité Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale français) 1093 de l’Université de Bourgogne, à se pencher de très près sur la participation et les performances de cette population au marathon de New York. Les résultats sont surprenants.

53% des athlètes masculins ont plus de 40 ans

L’engouement est bien réel. Entre 1980 et 1989, le taux de participation des hommes de plus de 40 ans inscrits à la mythique course new-yorkaise était de 36%. Depuis il a explosé, dépassant pendant la décennie 2000-2009 le seuil d’un coureur sur deux (53%). Chez les femmes, la tendance est la même. Aujourd’hui, sur dix participantes, quatre ont plus de quarante ans alors qu’elles étaient seulement deux en 1980.

Mais ce n’est pas tout. Alors que sur les trente dernières années, les performances des « jeunes » coureurs restent plutôt stables, celles de leurs homologues plus âgés ne cessent de s’améliorer. Ainsi, pour un temps moyen de 3h50min dans les années 1980, les hommes de 65 à 69 ans ont vu leur temps diminuer de 8 minutes dans la décennie suivante. Puis de 7 minutes supplémentaires entre 2000 et 2009, soit une baisse totale de quinze minutes, pour un temps moyen de seulement 3h35min.
Même constat chez les femmes. Les 55-59 ans ont par exemple réduit, en trente ans, leur temps de parcours de 41 minutes, avec un chrono de 3h32min.

Le vieillissement semble homogène

Autre résultat important de l’étude: l’écart de performance entre les hommes et les femmes de la même tranche d’âge semble se stabiliser dans toutes les catégories. Cette donnée suggère que le déclin physiologique lié à l’âge est similaire pour les deux sexes.
Pour les scientifiques de l’Inserm, le temps moyen s’améliore du fait de l’afflux de ces nouveaux participants. Des coureurs qui se nourrissent bien, qui s’entrainent régulièrement et qui se préoccupent de leur santé ne peuvent qu’améliorer des performances.

Ils espèrent que leur étude -combinée à celles déjà réalisées en physiologie et sociologie- permettra de mieux comprendre le rôle de l’activité sportive dans la contribution au « bien vieillir ». Avec, en tête, l’idée de percer un jour le mystère des mécanismes par lesquels l’activité physique agit de façon bénéfique sur le ralentissement des processus liés au vieillissement.
Car s’il est statistiquement prouvé qu’une pratique sportive régulière permet de « garder la forme », personne n’a encore réussi à établir pourquoi.

Laurent Sat

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