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Des scientifiques veulent empêcher la création d’embryons génétiquement modifiés

Marie Gathon
Marie Gathon Journaliste Levif.be

La technique est au point et pourrait être appliquée à l’humain. La modification du génome humain est à nos portes, et un collectif de scientifiques met en garde sur la portée qu’aurait cette méthode sur l’avenir de l’humanité.

« Bienvenue à Gattaca », ce film de sciences-fiction des années 90 racontant l’histoire d’un homme tentant de se faire une place dans la société malgré le fait qu’il a été conçu naturellement, alors que ses pairs ont tous un génome supérieur, pourrait bien devenir une réalité.

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La technique de modification du génome est en effet au point depuis 2012. Elle a été découverte par l’Américaine Jennifer Doudna et la Française Emmanuelle Charpentier, selon 20minutes.fr. Cette méthode révolutionnaire, simple et bon marché, s’appelle CRISPR-Cas9. Il s’agit d’utiliser un enzyme pour couper un morceau d’ADN afin de corriger le génome. Des recherches ont déjà été menées sur des souris et des singes, et la méthode serait applicable à l’humain, selon les scientifiques.

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Introduction to Genome Editing Using CRISPR/Cas9 from Innovative Genomics Initiative on Vimeo.

Avec le séquençage du génome, les scientifiques savent aujourd’hui où chercher les anomalies et bientôt comment les corriger. Dès lors, les possibilités semblent infinies. Il pourrait bientôt être possible de supprimer une maladie génétique dans l’ADN d’un embryon ou de le protéger d’un futur cancer par exemple. Mais cette technologie pourrait aussi être utilisée pour créer des « super-humains », plus intelligents, plus beaux ou avec des muscles plus développés.

Plus graves, ces modifications, si elles sont effectuées dans des cellules amenées à devenir des ovules ou des spermatozoïdes, pourraient devenir héréditaires et donc échapper à tout contrôle.

Des chercheurs mettent en garde

Face aux questions éthiques que pose cette technique, un collectif de 18 chercheurs, dont deux prix Nobel, a réclamé un moratoire sur les essais cliniques sur les humains et demandent la tenue d’un grand sommet.

Les biologistes craignent que, puisque la technique est simple d’utilisation, certains médecins ne tentent de l’utiliser avant que la méthode ne soit sécurisée, rapporte le New York Times.

Ils veulent aussi sensibiliser la population aux portées éthiques d’une telle technique. Selon certains éthiciens, il s’agit d’un chemin que l’humanité ne devrait jamais emprunter. « Cela soulève une des questions les plus fondamentales de l’avenir de l’humanité et si nous décidons de modifier notre propre génome et que nous prenons le contrôle de notre destin génétique, cela représentera un énorme péril pour l’humanité », commente George Q. Daley, expert sur les cellules souches à l’Hôpital pour enfants de Boston, interrogé par le New York Rimes.

Des manipulations scientifiques strictement règlementé

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Fort heureusement, ce genre de manipulations est strictement réglementé aux États-Unis et en Europe. Mais ce qui inquiète les scientifiques, ce sont les pays où la législation est plus laxiste en la matière. Ils réclament donc que « les scientifiques soient sommés d’éviter même d’essayer, dans les pays laxistes, les modifications génétiques », jusqu’à ce que toutes les implications « soient discutées entre la communauté scientifique et les États ».

Même si ce moratoire a peu de chance d’aboutir au niveau international, selon le New York Times, les scientifiques s’appuient sur un précédent. En 1975, les scientifiques du monde entier avaient été priés de s’abstenir de travailler sur une méthode de manipulation des gènes.

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