Les tardigrades sont aussi appelés "oursons d'eau". © Capture d'écran

Des scientifiques font revivre un petit animal congelé depuis 30 ans

Le Vif

Une équipe de scientifiques japonais a ramené à la vie des tardigrades, congelés depuis 1983.

L’Institut national de la recherche polaire japonais a déclaré avoir réanimé des tardigrades, collectés en Antarctique en 1983, rapporte The Independent.

Les tardigrades sont de minuscules êtres, connus aussi sous le nom d’ « oursons d’eau ». Petits – moins d’un millimètre de long -, ils forment un embranchement à part dans le règne animal, proche des arthropodes (crustacés, arachnides).

Ces bêtes extrêmophiles sont habituées à vivre dans des conditions particulièrement difficiles, hostiles et mortelles pour la plupart des autres organismes. Elles sont, par exemple, en mesure de ralentir, voire de suspendre, leur métabolisme pendant de longues périodes. En grec, tardigrade signifie d’ailleurs « marcheur lent ».

Les travaux des scientifiques japonais ont été publiés dans Cryobiology Magazine. Les tardigrades ont été conservés à une température de -20°C durant 31 ans et ont été décongelés avec succès en mai 2014. Un oeuf, qui a ensuite donné naissance à 19 individus sains, et un adulte ont pu être réanimés. Ce dernier a recommencé à se mouvoir et s’alimenter au bout de deux semaines.

Ce n’est pas la première expérience du genre réalisée avec cet organisme. Cela avait déjà été le cas avec des tardigrades congelés depuis neuf ans. Mais c’est la première fois que la science réitère l’expérience avec un si grand laps de temps, et avec succès. « Répliquer cette étude pourra permettre d’améliorer la compréhension des mécanismes et des conditions de la conservation à long terme des animaux cryogénisés« , expliquent les auteurs de l’étude.

Le génome du tardigrade, clé de son exceptionnelle capacité de survie ?

Le tardigrade peut survivre aux conditions les plus extrêmes, même au vide de l’espace. Le secret d’une telle résistance pourrait se trouver dans son génome, dont le séquençage a révélé une proportion record d’ADN venant d’autres organismes, surtout de bactéries. Les tardigrades sont un exemple extrême d’adaptation.

En séquençant le génome du tardigrade, les chercheurs ont été surpris de constater qu’il contenait une proportion record d’ADN étranger, 17,5%, dont l’essentiel provient de bactéries. En comparaison, la plupart des animaux ont moins de 1% de gènes étrangers dans leur génome. Cette découverte soulève la question de savoir s’il existe un lien entre la proportion élevée d’ADN étranger dans son génome et la capacité du tardigrade à survivre dans les environnements les plus extrêmes. Le séquençage du génome du tardigrade offre également une nouvelle perspective sur l’évolution, selon les scientifiques qui ont réalisé ces travaux.

(avec AFP)

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