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Des échantillons des missions Apollo en disent plus long sur l’âge de la Lune

Des chercheurs, dont un jeune Américain qui fait actuellement partie du laboratoire G-Time de l’Université libre de Bruxelles (ULB), un laboratoire de la faculté des Sciences consacré à la géochimie, ont analysé des échantillons ramenés de la Lune lors des missions Apollo, dans les années 60 et 70.

Des décennies après la récolte de ces échantillons, il apparait que la Lune, satellite de la Terre, est plus vieille que ce que l’on pensait jusqu’ici. C’est en étudiant les teneurs en hafnium et tungstène de différentes roches lunaires que les scientifiques en ont conclu qu’elle se serait formée environ 50 millions d’années après la naissance du système solaire, communiquent lundi l’ULB et l’université de Cologne.

L’étude fait l’objet lundi d’une publication dans la revue Nature Geoscience, avec pour principal auteur Maxwell Thiemens, qui y a travaillé durant sa thèse de doctorat à l’université de Cologne (Allemagne).

Il a analysé, avec d’autres chercheurs, la composition chimique de différents échantillons de sol lunaire, prélevés lors des passages successifs de l’homme sur la Lune (de 1969 à 1972). Les chercheurs parlent plutôt de « roches lunaires »: les échantillons proviennent de différentes couches de roche qui se sont formées à la surface de la Lune quand l’océan de magma qui la recouvrait initialement s’est refroidi et figé.

Plus spécifiquement, l’étude s’est penchée sur la teneur des différents échantillons en certains éléments chimiques. La présence d’hafnium a été mesurée, ainsi que celle de tungstène, des éléments qui font office d' »horloge radioactive naturelle ». On sait en effet qu’un radioisotope de l’hafnium, l’hafnium 182, se désintègre en un isotope de tungstène (tungstène 182). Ce processus s’est arrêté quand le système solaire n’avait que 70 millions d’années. Des expériences récentes ont permis de combiner ces mesures très précises avec de nouvelles connaissances sur les préférences des éléments pour certains minéraux en fonction de leur environnement lunaire spécifique.

Selon les observations des chercheurs, dont Maxwell Thiemens et Carsten Münker, la Lune aurait ainsi commencé à se solidifier environ 50 millions d’années après la naissance du système solaire, qui est estimée remonter à 4,5 milliards d’années. « Cette information sur l’âge de la Lune signifie qu’un éventuel impact géant se serait produit avant cette période », développe Carsten Münker dans le communiqué transmis par l’ULB. Actuellement, on estime que c’est de la collision entre un corps et la Terre, encore toute jeune, que la Lune est née, sorte d’agglomération des débris de ce choc.

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