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Au Maroc, on « moissonne le brouillard » pour récolter de l’eau

Le Vif

Au Maroc, un procédé ingénieux a été mis en place pour fournir de l’eau aux villageois, sous l’expression poétique et imagée de « moissonner le brouillard ».

La technique de transformer le brouillard en eau n’est pas neuve, elle est déjà utilisée depuis une vingtaine d’années au Chili, dans la Cordillère des Andes. Des villageois marocains en bénéficient depuis mars dernier.

Une quarantaine de filets ont été installés à 1 225 mètres d’altitude, au sommet de la montagne Boutmezguida qui surplombe cinq villages de la région au climat semi-aride de Sidi Ifni. Ces filets récupèrent les gouttelettes contenues dans le dense brouillard qui enveloppe la montagne. Les gouttes sont ensuite traitées, mélangées à de l’eau de forage puis transportées via des canalisations aux cinq villages en contrebas. Cette technique évite aux habitants de parcourir chaque jour plusieurs kilomètres pour se ravitailler en eau. « 92 foyers, soit près de 400 personnes, reçoivent l’eau courante jusqu’à leur domicile », explique Mounir Abbar, chargé de la gestion technique du projet, cité par Ouest-France.fr.

« Moissonner le brouillard », comme on surnomme poétiquement le projet, est un procédé né il y a une vingtaine d’années au Chili, dans la Cordillère des Andes, une région également très brumeuse. Elle a été mise au point par l’ONG Fog Quest, qui l’a déjà expérimentée dans plusieurs pays (Guatemala, Pérou, Namibie, notamment), elle est pour la première fois introduite en Afrique du Nord, explique le site français.

Trois fois moins chère que des citernes d’eau

« Il y a beaucoup de brouillard au Maroc, à cause de trois phénomènes : la présence de l’anticyclone des Açores, un courant maritime froid et l’obstacle représenté par la montagne« , explique M. Derhem, à l’origine de cette initiative. Cette technique « ne fait qu’imiter la nature« , s’amuse-t-il, en prenant l’exemple d’une toile d’araignée, qui piège l’eau dans ses filets pour s’abreuver. « C’est écologique et cela permet de préserver la nappe phréatique de la région, qu’on est en train de vider« , poursuit-il.

L’eau du brouillard permet aussi de faire faire d’importantes économies aux villageois, qui en période de sécheresse devaient faire acheminer des citernes d’eau. « Cela prenait 15 jours et coûtait 150 dirhams (15 euros) les 5 000 litres en moyenne « , explique Houcine Soussane, un jeune habitant du douar. L’eau de brouillard coûte, elle, trois fois moins cher.

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