Vaccination contre les différents types de méningocoque: comment y voir plus clair

Caroline Lallemand
Caroline Lallemand Journaliste

Il n’est pas toujours évident de s’y retrouver dans les différents vaccins contre le méningocoque, qu’ils fassent partie du calendrier vaccinal ou proposés sans remboursement. Suite aux nouvelles recommandations du Conseil Supérieur de la Santé, on vous aide à y voir plus clair.

Le Conseil Supérieur de la Santé (CSS) a publié cette semaine un avis, émettant de nouvelles recommandations en termes de vaccination contre le méningocoque, statistiques à l’appui.

Les infections invasives à méningocoques peuvent être causées par différents sérogroupes: essentiellement A, B, C, W135, X et Y. Elles peuvent provoquer notamment des méningites et des septicémies. Depuis 2008, leur nombre est stable en Belgique grâce à la vaccination contre le méningocoque C. Mais les infections ont évolué et de nouveaux développements en matière de vaccins sont apparus.

La Belgique a compté l’année dernière 116 cas d’infections à méningocoques, dont huit décès, un chiffre stable depuis 2008, indique le CSS. Le nombre de décès sera toutefois plus important cette année, le premier trimestre 2019 comptant déjà neuf morts enregistrées au Centre national de référence (CNR) pour 42 cas.

Un seul vaccin reste obligatoire en Belgique, celui contre la polio, c’est la seule vaccination légalement obligatoire en Belgique, depuis 1967. Dans le calendrier de vaccination de la Fédération Wallonie-Bruxelles, les vaccins sont indiqués avec différentes mentions : « recommandé à tous et gratuit », comme les vaccins contre la rougeole, la rubéole, les oreillons ou encore la coqueluche. Certains sont « recommandés à tous, remboursés mais pas gratuit », comme celui contre le rotavirus et la varicelle, conseillé aux personnes à l’immunité déficiente. D’autres ne font pas partie du calendrier vaccinal. Ils sont proposés par les pédiatres mais ne sont pas remboursés. C’est le cas du vaccin Bexero contre le méningocoque de type B. Le vaccin contre le méningocoque C peut, lui, être administré à partir de 15 mois. Il est remboursé.

Le méningocoque de type C en chute libre

Le méningocoque de type C est en chute libre, passant de 179 cas en 2001 à 5 en 2018. La part des méningocoques W et Y, pour sa part, a fortement augmenté. Elle passe de 1,1% en 1991 à 41% en 2018. Dès lors, le CSS recommande de remplacer le vaccin contre le type C par un vaccin conjugué contre les méningocoques de types ACWY chez les enfants âgés de 13 à 15 mois. Il préconise en outre d’ajouter une vaccination contre les méningocoques ACWY chez les adolescents de 15 à 16 ans et une vaccination de rattrapage temporaire chez les 15-19 ans.

L’âge est un facteur de risque important et diffère selon les types : le type B affecte principalement les enfants de moins de 5 ans (avec un premier pic d’incidence avant l’âge de 6 mois) et les adolescents de 15 à 19 ans. Le sérogoupe Y est retrouvé dans 3 groupes d’âge : les 0-9 ans (34 % en 2018), les 15-19 ans (17 % en 2018) et les 65-85 ans (31 % des cas en 2018). Le sérogroupe W atteint principalement les moins de 5 ans (21 % des cas en 2018) et les 15-19 ans (26 % en 2018), détaille le CSS.

Le Conseil ne recommande toutefois pas une vaccination généralisée pour le méningocoque de type B. Bien qu’il représente la majorité des cas (51%), leur nombre a diminué naturellement, passant de 164 en 2000 à 59 en 2018. Le vaccin a un rapport coût/efficacité faible – il nécessite trois doses en dessous d’un an et chaque injection coûte plus de 80 euros – et il serait trop contraignant.

Le CSS confirme que le vaccin Bexsero a prouvé son efficacité chez les enfants de moins de 2 ans et est sans effet secondaire majeur, la vaccination peut donc être envisagée individuellement dès lors qu’elle ne met pas en risque une diminution de la vaccination prévue dans le calendrier vaccinal de base.

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