. © Reuters

Une visite au musée comme traitement médical complémentaire

Le Vif

Une visite au musée comme complément aux traitements conventionnels d’une maladie? C’est ce que des médecins pourront prescrire dès jeudi prochain au Canada dans le cadre d’un projet-pilote, sans précédent dans le monde selon ses instigateurs.

Fruit d’un partenariat entre l’association Médecins francophones du Canada (MFdC) et le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), le projet permettra à des patients souffrant de divers problèmes de santé physique et mentale, ainsi qu’à leurs proches, de profiter des bienfaits de l’art sur la santé dans le cadre de visites gratuites.

Dans une première phase du projet, les médecins participants pourront prescrire jusqu’à 50 ordonnances pour une visite des collections et expositions du MBAM lors de leurs consultations, chacune valable pour un maximum de deux adultes et deux mineurs.

« Une centaine de médecins » se sont jusqu’ici inscrits pour prendre part au projet d’une durée d’un an, a dit jeudi à l’AFP Nicole Parent, directrice générale de MFdC.

Pour Mme Parent, c’est la preuve que des médecins ont « une sensibilité et une ouverture par rapport à des approches alternatives si l’on veut, quoique démontrées de façon scientifique, sur les bienfaits de l’art sur la santé ».

Elle compare ces bienfaits aux « niveaux de neuro-hormones qui sont sécrétées lorsqu’on fait de l’activité physique ».

Contempler une oeuvre ou s’immerger dans une activité créatrice interpelle les mêmes éléments qui agissent « sur les fonctions cognitives, le bien-être, on pense aux neuro-hormones impliquées dans la dépression, le stress, l’anxiété, alors c’est à ce niveau là que les bienfaits ont été démontrés », explique-t-elle.

Elle espère que d’autres musées à travers le Canada emboîteront le pas au MBAM, qui a développé depuis 2016 une expertise en art-thérapie au profit de personnes aux prises avec différents problèmes de santé.

Son association est en train d’élaborer « un protocole de recherche pour tenter d’identifier auprès des patients, peut-être aussi auprès des médecins, les avantages, les répercussions, les effets de ce programme-là ».

« Je pense que dans la prochaine année, nous serons en mesure de rassembler certaines données qui vont être fort intéressantes pour avoir un aperçu des résultats », souligne Mme Parent.

« Pour les sceptiques, rappelons qu’il y a seulement cent ans, on disait que le sport déformait les corps ou menaçait la fécondité des femmes! », a relevé Nathalie Bondil, directrice générale du MBAM, dans un communiqué. « Aujourd’hui, les médecins prescrivent l’exercice: ils peuvent maintenant prescrire la visite au MBAM », a-t-elle ajouté en se disant très fière de ce « projet-pilote visionnaire ».

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire