Une personne en incapacité de travail sur quatre a un trouble psychosocial

Un diagnostic principal sur quatre au début de l’incapacité de travail concerne un trouble psychosocial, ressort-il jeudi d’une enquête menée auprès de 60.000 affiliés des Mutualités Libres. Les chiffres révèlent également que ce sont principalement les femmes employées et les jeunes travailleurs qui se retrouvent en incapacité de travail pour cause de burn-out, de dépression ou de troubles anxieux.

L’étude montre qu’un diagnostic principal sur quatre (24,8%) lors de l’entrée en incapacité de travail concerne un trouble psychosocial.

Les personnes souffrant de ce type d’affection mentale connaissent une incapacité de travail plus longue que la moyenne. En effet, celles qui traversent une dépression restent en moyenne quatre mois à la maison, contre trois mois en cas de burn-out. La durée de l’incapacité est plus courte pour les personnes atteintes d’une maladie cardiovasculaire, notent les Mutualités Libres.

L’analyse montre également que ce sont principalement les employés qui tombent en incapacité de travail à la suite de troubles psychosociaux. Ceux-ci représentent, chez les employés, environ un tiers du nombre total de diagnostics au début de l’incapacité de travail. Cette part monte à 55% après six mois et reste inchangée après un an. Selon l’organisme assureur, c’est beaucoup plus que chez les indépendants et les ouvriers.

Les femmes sont doublement touchées par les troubles psychosociaux. Pas moins de 30% des femmes reçoivent le diagnostic d’un trouble psychosocial au début de leur incapacité de travail, contre 19% chez les hommes. Ces types de dossiers durent par ailleurs plus longtemps chez les femmes que chez les hommes.

« Les jeunes travailleurs, âgés de 20 à 40 ans, semblent davantage se retrouver en incapacité de travail pour cause de burn-out que leurs collègues plus âgés », précisent les Mutualités Libres. Toutefois, ils reprennent plus rapidement le travail après une période d’incapacité due à un trouble psychosocial.

« La réintégration professionnelle constitue une partie importante du traitement des problèmes de santé mentale et il est essentiel qu’elle commence à temps », précise le professeur Philippe Mairiaux, médecin du travail et ergonome. Il affirme par ailleurs que le maintien d’un « contact permanent avec le travail » pendant une période d’incapacité favorise le succès et la rapidité de la reprise. « Il est aussi crucial de reconnaître les causes des problèmes de santé mentale liées au travail et de s’attaquer aux obstacles qui peuvent empêcher la reprise professionnelle », ajoute le professeur.

Les Mutualités Libres soulignent qu’investir dans de bonnes conditions de travail et dans le bien-être des travailleurs est indispensable pour prévenir l’incapacité de travail.

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