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« Un test d’anticorps négatif ne dit rien sur la présence du virus »

Le Vif

Le porte-parole interfédéral de la lutte contre l’épidémie de coronavirus Yves Van Laethem a de nouveau expliqué, lundi matin en conférence de presse, l’utilité de tests rapides dans la stratégie nationale de testing.

Un test rapide, quel qu’il soit, est effectué hors du laboratoire et donne un résultat en 15 à 30 minutes, l’échantillon prélevé étant analysé sur place.

Il en existe deux types: ceux qui détectent les anticorps (produits par le système immunitaire au contact d’un agent pathogène) et ceux qui décèlent la présence d’antigènes, qui sont des fragments ou résidus de cet agent pathogène (en l’occurrence, le Sars-Cov-2).

« Si vous avez des anticorps dans votre sang, ça signifie que vous avez été en contact avec le virus », a expliqué M. Van Laethem. Ce contact peut avoir eu lieu entre des semaines (au minimum sept jours) et des mois avant le test.

« Un test d’anticorps négatif ne veut donc rien dire par rapport au fait que vous soyez porteur, ou non, du virus actuellement », a averti le porte-parole.

« Si vous venez juste d’attraper le virus et que vous ne présentez encore aucun symptôme, il y a très peu de chances que vous ayez développé des anticorps », a-t-il ajouté. Un tel test sera donc inutile voire trompeur puisqu’il affichera un résultat négatif alors que la personne testée pourrait devenir contagieuse dans les jours qui suivent.

Il en ira de même pour un test antigénique – qui démontre la présence de matériel génétique du virus. Si ce dernier est positif, cela signifie que le virus est bien présent au moment du test. Le nouveau patient doit donc se placer en quarantaine.

Les autotests sont « moins fiables »

Mais ce test n’est pertinent qu’en cas de charge virale suffisante, compte tenu de sa faible sensibilité « plusieurs centaines de fois à mille fois » moindre que celle des tests PCR.

Les tests antigéniques peuvent se révéler positifs pendant encore deux mois après l’infection.

Enfin, les autotests, dont aucun modèle n’est encore légalement disponible à la vente en Europe, sont « moins fiables, moins précis et peuvent donner un faux sentiment de sécurité et potentiellement augmenter la transmission du virus », a averti M. Van Laethem.

Si aucun autotest n’est encore légal sur le Vieux continent, c’est parce qu’il est actuellement préférable de prélever les échantillons au « niveau profond » (derrière le nez, au niveau du pharynx). Or, cette manoeuvre peut-être dangereuse si elle n’est pas effectuée par un professionnel.

« Nous ne savons pas si et quand des autotests seront mis sur le marché », a encore déclaré l’infectiologue avant de conclure: « Faites attention. Il est parfois tentant d’acheter des tests [sur internet] pour savoir où on en est. Mais lorsqu’ils sont employés sans bien comprendre l’information réelle qu’ils apportent et sans savoir exactement comment faire les prélèvements, leur valeur prédictive est faible, pour ne pas dire nulle. »

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