St-Luc alerte sur les dangers du fructose pour le foie des enfants

A la veille de la seconde journée internationale de la NASH (Stéatose hépatique non alcoolique), une maladie du foie associée à un régime alimentaire trop riche en sucre et en graisse et à un manque d’exercice physique, les Cliniques universitaires Saint-Luc présentent mardi leurs recherches visant à mieux comprendre le processus de dégradation de l’organe et à creuser des pistes de traitements parmi les thérapies cellulaires.

Un dépistage de la maladie et de sa sévérité sera proposé mercredi en utilisant la technique du Fibroscan, qui permet de calculer la quantité de graisse et de fibroses (tissus cicatriciels) au sein du foie. Les Cliniques universitaires Saint-Luc attirent plus particulièrement l’attention sur l’addiction dès les plus jeunes âges au fructose, un sucre très utilisé dans l’industrie agro-alimentaire qui est entre autres présent dans le sucre de table, les plats préparés, les aliments transformés ou les boissons sucrées. Sa consommation induit une synthèse de graisse au niveau du foie.

« La NASH commence par une simple infiltration graisseuse du foie qui est souvent liée à l’obésité mais aussi à la consommation excessive de fructose chez les enfants », explique le professeur Etienne Sokal, chef du Service de gastroentérologie et hépatologie pédiatrique aux Cliniques universitaires Saint-Luc. « Le fructose est à ce titre comparable à l’alcool, à la différence près que l’on y est exposé dès les premières années de la vie ».

En tant que pédiatre, il recommande aux parents d’éviter le plus longtemps possible de donner du sucre à leurs enfants. Il observe en effet des foies très abîmés dans l’unité pédiatrique : « Cette précocité de la NASH a diminué l’âge moyen des transplantations hépatiques mais aussi des cancers du foie. C’est un véritable problème de santé publique ».

En Belgique, 5% de la population adulte sont atteints par la NASH. Cependant, ce sont 30% de la population adulte et 10 à 15% des enfants qui sont considérés comme à risque. Cette maladie dite « silencieuse » ne présente pas de symptôme particulier aux stades précoces mais peut toutefois entraîner des complications sévères, à savoir des cirrhoses (atteinte du foie considérée comme irréversible), des cancers du foie, des infarctus ou encore des AVC (accidents vasculaires cérébraux).

Depuis octobre dernier, le professeur Etienne Sokal supervise une étude visant à mieux comprendre l’accélération du vieillissement de l’organe et la réduction de la capacité de régénération des cellules du foie dans les cas d’inflammations causées par une NASH. Par ailleurs, le laboratoire de pédiatrie des Cliniques universitaires Saint-Luc a découvert des cellules progénitrices (issues de cellules souches) du foie qui ont un potentiel régénératif. Des essais cliniques ont été initiés, notamment par Promethera Biosciences, spin-off de l’UCLouvain, sur des patients adultes des cliniques St-Luc qui souffrent de NASH à des stades avancés.

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