Près de la moitié des staphylocoques de Londres résistants à deux antibiotiques

Le Vif

Près de la moitié des souches de staphylocoques prélevées dans des lieux publics à Londres se sont révélées résistantes à au moins deux familles d’antibiotiques, montre une étude publiée jeudi, illustrant la difficulté croissante de soigner les infections causées par ces bactéries.

Une équipe de chercheurs de l’université d’East London a passé au crible 600 souches de staphylocoques recueillies sur des surfaces fréquemment touchées (poignées de portes, rampes d’escalators, distributeurs de billets, chasses d’eau…), dans des hôpitaux et des lieux publics londoniens. Résultat: 46,83% étaient résistantes à au moins deux familles d’antibiotiques, selon leur article paru dans la revue Scientific Reports. 16% se sont montrés insensibles à quatre antibiotiques et une toute petite proportion (0,71%) à neuf antibiotiques sur les 11 familles testées.

La résistance croissante de certaines bactéries aux antibiotiques constitue un sujet d’inquiétude majeur des autorités sanitaires mondiales. Le phénomène rend en effet de plus en plus difficile le traitement des infections causées par ces bactéries, faisant planer le risque d’un retour en arrière majeur sur le plan des maladies infectieuses.

Si l’on peut être porteur de staphylocoques sans être malade, cette famille de bactérie est aussi à l’origine d’infections, notamment alimentaires, urinaires et cutanées, pouvant parfois se compliquer en septicémies. La plus connue est le staphylocoque doré, bactérie la plus souvent responsable des infections nosocomiales (contractées à l’hôpital).

La proportion de bactéries résistantes à au moins deux antibiotiques était plus élevée dans les espaces ouverts au public des hôpitaux (49,5%) que dans les autres types de lieux publics comme des stations de métro et des centres commerciaux (40,66%). Le taux de résistance observé était très élevé pour des familles anciennes d’antibiotiques comme la pénicilline (80%), l’acide fusidique (72%) ou l’érythromycine (54%). Il atteignait environ un quart pour quatre autres familles dont l’amoxicilline. Les chercheurs ont séquencé le génome des bactéries pour identifier les gènes à l’origine de ces résistances, une démarche qui peut aider à comprendre où ces formes résistantes sont apparues pour la première fois.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire